Patrick Corneau

Qui s’étourdit de Dieu sans se soucier des hommes s’égare assurément.
Jacques Robinet, La nuit des sources.

Patrick aime beaucoup !Voici sans doute le livre le plus outrageusement intempestif de la rentrée. Intempestif par l’écart qu’il révèle, dénonce entre le bas niveau d’étiage auquel se trouve le va-tout de l’édition “mainstream” (la “poubellification” disait Lacan) et l’altitude existentielle et spirituelle à laquelle son auteur, moine-poète-paysan, se trouve et nous convie avec la majestueuse simplicité des grands esprits. 
Retiré dans le hameau de Sainte-Anastasie, au cœur de l’Auvergne, après des décennies de vie monacale en abbayes bénédictines, François Cassingena-Trévedy nous livre ici un journal de bord lumineux, profondément et authentiquement édifiant (qui porte vers le haut), rythmé autant par les “travaux et les jours” d’un peuple de hautes terres – celui du plateau du Cézallier dans le Cantal – que par la succession des fêtes de l’année liturgique. La très belle leçon que développe François Cassingena-Trévedy au fil de ces pages, est qu’il y a adéquation, sinon équivalence, entre le temps ordinaire des tâches les plus humbles, les “petites choses”, soumises aux aléas des saisons et des bêtes, et le temps liturgique qui élève l’âme par ses rites et ses chants. L’étable apparait alors “aussi sacrée que l’église”, la traite devient un “exercice cultuel”, et la bouse “la matière d’un poème”. Aucune provocation dans ces formules surprenantes, seulement le vécu d’un moine qui a choisi de s’engager dans la condition paysanne, comme jadis la philosophe Simone Weil avait voulu embrasser la condition ouvrière. Il est extraordinairement touchant de voir comment dans le Cantal, dans cet autre monde dit (avec condescendance) “des territoires”, dans l’outre-monde de la ruralité profonde, le frère François pratique un monachisme absolument hors normes : sous la forme d’une simple présence dans la montagne. Présence qui ne passe pas par la seule contemplation de la beauté des paysages (même si mystiquement, elle en relève), mais par une participation simple, attentive, laborieuse à la vie de ses habitants. François Cassingena-Trévedy connaît tous les paysans autour de chez lui, et dans un vaste rayon, quasiment tous les jours, il va (le plus souvent à pied) traire les vaches, rendre service dans les fermes et partager divers travaux : réparation des clôtures, nettoyage des tracteurs, raclage de la bouse, distribution du foin. Il vit en osmose avec la nature qui “est là, qui t’invite et qui t’aime”, comme dit l’un de nos poètes… Rien là qui ressemble à une idéologie rêveuse ni à un caprice de vieux baba cool ! C’est une vie difficile, exigeante, au sein d’une humanité vivante de paysans dans laquelle François Cassingena-Trévedy a su se faire accepter comme l’un des leurs, et même comme un ami, puisque beaucoup lui demandent d’exercer un ministère presbytéral en célébrant des baptêmes, des mariages, des enterrements. Vie de mission au plus près de l’Évangile et de la tradition liturgique, exercée dans un christianisme totalement incarné qu’oriente l’Imitation de Jésus-Christ comme échelle de perfection. Frère François vit au rythme des bêtes : il connaît toutes les vaches autour de lui par le dessous, par leurs pis, par leurs humeurs, leurs couleurs, leur race. De magnifiques vaches salers, ces vaches rouges qui sont les reines du Cantal, mais aussi des montbéliardes, des prim’holstein, des brunes des Alpes, des ferrandaises. Et puis il y a des moutons, des chiens de ferme, des chats, des oiseaux. Vivre dans un univers animal modifie profondément le tempérament humain ; ça l’attendrit, ça l’épaissit, ça le rend plus enfantin et plus rond. François Cassingena-Trévedy rappelle que dans l’Évangile de saint Marc, il est écrit qu’au moment de la tentation, le Christ était “avec les anges et les bêtes” : il y a des choses angéliques qui se passent dans ces journées au plus près de la nature, des instants de grâce, de lumière et de joie infinie. D’où cet aveu : « Car à travers les vaches, avec les vaches, dont la compagnie solide m’est si bienfaisante, ce sont évidemment les hommes que je cherche, comme la vache si leur solidité à eux aussi, à eux surtout, me guérissait de cette désincarnation dont un certain monde ecclésiastique à huis clos peut s’avérer à la longue l’inconscient fauteur. » Les hommes, ce sont les Cantaliens, voisins, amis, paroissiens, gens de rencontre pour lesquels François Cassingena-Trévedy a toujours quelque chose à donner : un coup de main, une parole réconfortante, un repas, des fruits du jardin, une bénédiction. « (…) ma disponibilité gratuite aux uns et aux autres représente désormais à mes yeux la forme essentielle et quasi obligatoire de ma vie religieuse, et comme une mise en application nouvelle, pleinement circonstanciée, de mon vœu d’obéissance. »
Et puis il y a la terre, célébrée en des pages magnifiques, celle des prés, des herbages, des vastes étendues de “l’estive” dans les hauteurs où les troupeaux transhument une partie de l’été. La terre “meuble et veloutée” du petit jardin domestique avec son grand tilleul dont frère François s’occupe amoureusement. Une terre qui, au gré des saisons et du temps qu’il fait, se métamorphose en des paysages que d’aucuns qualifieraient de magnifiques mais de fait ingrats, venteux, voire désolés que François Cassingena-Trévedy, en poète nous aide à comprendre qu’ils sont un royaume – un royaume où les vaches de feu sont les princesses, servies par un peuple de taiseux chaleureux, où le vent de l’Esprit “souffle où il veut” comme il est dit dans l’Évangile. 
L’esprit, celui de l’activité intellectuelle et de la culture n’est pas oublié pour autant dans cette vie paysanne qui n’a rien de dilettante. N’oublions pas que l’Auvergne a donné de grands écrivains comme Pascal, Teilhard de Chardin, Alexandre Vialatte et Henri Pourrat. François Cassingena-Trévedy vit avec des références culturelles instinctives liées à sa formation, sa vocation mais aussi des souvenirs et des connaissances littéraires qu’il aime partager en donnant des conférences (sur Pascal) et en traduisant Les Géorgiques de Virgile qu’il admire et considère comme un père spirituel.
Quel diable d’homme (!) que ce “paysan de Dieu” ! À la fin de cet admirable texte dont on peut dire qu’il est le récit d’une “résurrection” par le “très-bas”, d’un “Abaissement sublime” vers la sainteté des petites choses ayant pouvoir de donner naissance (métanoia) à un homme nouveau, l’auteur se livre à un bilan que je voudrais citer en entier car il donne la quintessence de ce qui se cherche – et se trouve – dans ces pages : 
« Ô Sagesse !… Dans l’espace d’une même existence, dans l’alliage d’une même personnalité, dans la gerbe d’une même œuvre de vie, j’aurai réuni des mondes qui sont aux antipodes, des horizons qui d’ordinaire ne se touchent jamais, des centres d’intérêt qui n’ont pas coutume de s’intéresser les uns aux autres, des métiers dont il semble que tout, intellectuellement, socialement, physiquement, les rende étrangers les uns aux autres, des liturgies que leurs sanctuaires, leurs horaires et leurs vêtements séparent, par bienséance, dans l’ordre communément établi des choses. J’aurai conjoint les tâches les plus humbles aux subtilités de la pensée, j’aurai fréquenté l’étable et l’église, j’aurai manié le redable [râteau sans dents] et la plume, j’aurai marié la bouse et le verbe, de telle sorte que les tâches les plus humbles accèdent au rang des pensées les plus subtiles, que l’étable apparaisse aussi sacrée que l’église, que le redable soit anobli en instrument de musique et que la bouse devienne la matière d’un poème. La gamme diatonique dans laquelle je m’exerce chaque jour est vaste, aventureuse, et s’enchante aux confins de ce que d’autres oreilles percevraient comme des dissonances. J’ai bien quelque accointance avec cette Sagesse dont on raconte ce soir qu’elle atteint d’une extrémité à l’autre et qu’elle dispose tout avec force et douceur. »

Patrick aime assezEst-ce parce qu’il a paru au cœur de l’été ? Je suis surpris du peu d’échos soulevé par le nouveau livre de Jean Prod’hom, Un jardin sans clôture. Dans le marigot médiatique on préfère s’étriper pour savoir si le livre d’Aurélien Bellanger est nul ou archinul… 
Né à Lausanne en 1955, Jean Prod’hom est un des meilleurs écrivains de la sphère francophone helvète. Élargir les seuils (Prix Édouard Rod 2023) publié l’année dernière m’avait littéralement (et littérairement) ébloui par les subtiles résonances que ce livre produit en nous – livre d’une mélancolie certaine, mais inspirée (sans pathos ni complaisance à soi) et inspirante (ce qui est inhabituel) : déliant en nous de subtils noeuds secrets. Jean Prod’hom est de ces rares écrivains qui viennent nous dire des choses qui pincent le cœur avec douceur, sans effets de manche imprécatoires, sans ressentiment ni aigreur vengeresse. À l’heure où le wokisme, le repli et l’esprit de revanche s’immiscent dans le moindre débat, il est bon d’entendre le ton d’une voix sans emportement ni œillères.
Puisque que nous sommes brutalement sortis du religieux, voilà deux siècles quand il imprégnait la conduite de nos vies, Jean Prod’hom fait le triste constat du délitement des communautés d’antan qui s’est ensuivi, qu’elles soient villageoises ou religieuses : « Quelque chose a lâché depuis que le monde est orphelin de ses rois et que Dieu s’est fait plus discret. Ce qui consolait autrefois ne console plus ; ce qui rassemblait ne rassemble plus. »
Un jardin sans clôture s’ouvre en préambule par une très belle méditation à la fois réflexive et poétique sur les expressions “nous” et “chez nous” que les villageois utilisaient pour désigner le coin de pays qu’ils habitaient : « C’était une réalité imprécise que ne recoupaient qu’imparfaitement les plans des géomètres et des registres administratifs. (…) Ce nous était partout, il liait et obligeait. Personne ne pouvait imaginer qu’il pût en aller autrement. » Sans en faire un tableau “lisse et rose”, face à la désagrégation de ce mode de vie plein et chaleureux, Jean Prod’hom ne peut porter sur les dimanches d’autrefois qu’un regard nostalgique : « Nos dimanches, déplore-t-il, ont pris la couleur des jours ouvrables ; les communautés rurales, mises à mal par la révolution industrielle, disloquées par la division du travail et les lois du marché, sont mortes, avalées, disparues dans un espace sans lisières et sans haies. » Désormais nous voici « aujourd’hui dans un no man’s land saturé d’objets qui nous invite à choisir, librement, les accessoires du film dans lequel nous souhaitons figurer. En réalité nous allons et venons sans but, sans scénario, dans les allées d’un immense drugstore, côte à côte, l’œil fixé sur le caddie et les choix de nos voisins. »
Que faire ? Peut-être revenir sur les lieux du crime, réemboîter les pas de ceux qui pressentant le désastre à venir ont tenté de répondre à la question : “Quelle communauté demain ? Et pour qui ?” Jean Prod’hom se tourne vers deux grandes figures de la réforme au sein du protestantisme : John Nelson Darby, père fondateur de l’Église darbyste, et Alexis Muston, pasteur libre de toute attache. Dans deux parties successives, il croise leurs destins, tirant une méditation sur nos élans à bâtir, au risque de s’enfermer et d’être “dominés par notre destination”. Darby, d’abord traversé par un souffle puissant de création, finira par céder au rigorisme et aux barricades des communautés instituées. Comme souvent dans les utopies, la remise à zéro pour bâtir un collectif sur des fondements inébranlables conduit à la guerre de tous contre tous. Jean Prod’hom lui préfère la voie tierce d’Alexis Muston, cet “apologiste des détours” qui restera un passeur de frontières au sens propre et au sens figuré (d’où le titre). Suivant son journal « dans lequel chaque chose a trouvé sa place sans qu’aucune la prenne toute », on se prend à rêver d’une vie buissonnière où l’observation des nervures d’une feuille, la contemplation des sommets et les jeux de lumière sur la surface du lac seraient les feuilles volantes d’un vivant catéchisme. 
Lisant la langue admirable, de plain-pied avec le monde de Jean Prod’hom, nous voilà transportés dans les parages du “paysan de Dieu” que nous évoquions plus haut : un même mouvement méditatif-contemplatif porté par une écriture précise et aérienne. Cet éloge de la pensée nomade et de l’amitié universelle rejoint par sa beauté et sa haute tenue spirituelle l’hommage fervent à l’enracinement dans la terre, ses tâches et l’obscur avancement apporté par le commerce avec l’élémentaire que nous offre le moine-poète-paysan. Tant qu’il y aura des hommes de bonne volonté pour faire tressaillir l’obscur, l’Espérance n’est pas morte.
« En remontant un soir dans son ermitage, il croise une gardienne de moutons qui pousse son troupeau à l’étable, heureuse que ses bêtes aient bien mangé et que la lune et les étoiles soient ce qu’elles sont. Une vapeur transparente diffuse le parfum sucré des roses d’un églantier, qui se mêle à celui plus âcre des foins.
Le gamin se demande d’où vient cette impression de beauté que produisent les choses sans qu’elles sachent qu’elles sont belles. Il existerait ici même, où que l’on soit, des forces qui rapprocheraient chaque chose et chaque être de tous les autres ? Par un lien immédiat qui ne serait justifié ni par le sang, ni par le sol
. »

Patrick aime pas malUn très beau numéro de la revue Les Moments littéraires n° 52 qui par sa haute tenue s’affirme d’un semestre à l’autre comme la meilleure revue de l’écrit intime. Pour ce second semestre 2024 un dossier consacré à Anne Coudreuse, “Écrire pour oublier”. 
Anne Coudreuse enseigne à l’université Sorbonne Paris Nord. Son œuvre littéraire est double ; nous y trouvons à la fois des essais et des œuvres de fiction où la part autobiographique est plus ou moins ouvertement revendiquée. Dès son premier roman Comme avec une femme sont apparus les thèmes qui seront à la base de son œuvre littéraire à savoir : l’enfance, le suicide, la folie, l’homosexualité, la relation avec une écrivaine. Jusqu’à présent, lire l’ensemble de son œuvre était impossible si l’on ne savait pas qu’elle avait publié sous son patronyme un roman et de nombreuses nouvelles – dont certaines sont parues dans Les Moments littéraires – et d’autres livres et nouvelles sous pseudonyme. Au cours de l’entretien qu’elle a accordé à la revue, Anne Coudreuse s’explique sur le choix d’un pseudonyme, évoque son enfance, son projet d’écriture et ses méthodes de travail. Elle anime régulièrement dans la revue les chroniques littéraires. 
Un entretien avec Anne Coudreuse et un extrait de son Journal (“Souvenirs de la maison du mort”) sont précédés de textes d’Annie Ernaux (“Anne Coudreuse et moi”) et de Fabienne Jacob (“Son nom d’arbre sur le pont vide”). 
Également au sommaire du n°52 :
– L’habituel portfolio photographique est consacré à Kimiko Yoshida (“L’inépuisable éclat de ce qui manque”) : une suite d’autoportraits procédant d’une démarche singulière et paradoxale. À l’opposé de ceux réalisés le plus souvent par les photographes occidentaux, Kimiko Yoshida maquille son visage ou masque ses traits pour aboutir tout à la fois à la présence et à l’absence du modèle. 
– De la regrettée Diane de Margerie : “Haïkus du confinement”. Diane de Margerie nous a fait partager sa passion pour l’art et la littérature japonaise. Pour ce qui fut sa dernière œuvre, elle s’est inspirée des haïkus pour nous dire “la beauté du partage” et l’importance de “l’amour de l’autre pour aider à vivre”.
– Hervé Ferrage, “Carnet grec, 2022-2023”.
Ayant découvert la Grèce en 1987 comme une ouverture sur le monde des dieux, chaque année, Hervé Ferrage attend son été grec. Il nous fait partager un pays qui pour lui est « Mieux qu’un mariage, une alliance sans règle fixe ni contrainte. Je peux être infidèle et absent un été, cela ne change rien, ma Grèce intérieure mûrit en moi, même à mon insu. »
– Avec “Des riens” Jacqueline Fischer m’a paru offrir le texte le plus fort, le plus original de cet ensemble. Jacqueline Fischer reconnaît qu’elle a gardé très peu de souvenirs de son enfance. Aussi écrit-elle sur des riens qui, une fois regroupés, donnent une vision fragmentée de sa jeunesse. Après un cursif déroulé d’évocations sur son enfance, les maisons, ses inclinations (nature, couture, écriture, art), elle rompt un récit relativement conventionnel par une extraordinaire chute (“Beauté ou le complexe de Méduse”) où elle confesse de manière poignante la douleur d’avoir à assumer face à elle-même et aux autres un physique ingrat, un visage revêche : « Ingrat aussi au sens où on est privé pendant des années de jeunesse de toute reconnaissance en tant que personne pouvant inspirer de l’amour. De l’amitié tant qu’on voulait, de la bonne camaraderie, en veux-tu en voilà. Même si au fond je n’avais pas si mal commencé puisque en section enfantine mon premier et seul ami fut un garçon et que plus tard vers mes dix ans, je connus un véritable amour d’enfant, réciproque. Une unique fois et pour très longtemps : contente-toi de ça, ma fille, ça te fera toujours des souvenirs ». Il ne lui reste alors qu’à cultiver l’acceptation et à sublimer le fait d’avoir « souffert parfois à en crever non pas d’envie haineuse et jalouse, mais tout simplement d’être passée à côté le jour de la distribution, et en écho “au pourquoi moi ?”, quand un malheur qu’on juge injuste vous assaille, résonne un “pourquoi pas moi ? ». Par ces lignes courageuses, votre disgrâce Madame Fisher est définitivement effacée par la beauté de l’aveu que vous nous faites : bouleversant par son absolue sincérité, l’élégance de sa pudique retenue sans commune mesure avec le victimisme ambiant (dans un monde devenu laid, il n’y a rien de plus consternant que la laideur qui s’ignore et plastronne). Lorgnon bas !

Paysan de Dieu de Frère François Cassingena-Trévedy, éditions Albin Michel, 2024 (21,90€).
Un jardin sans clôture de Jean Prod’hom, collection “Petite bibliothèque de spiritualité”, éditions Labor et Fides, 2024 (16€).
Les Moments littéraires – la revue de l’écrit intime, n° 52, dossier Anne Coudreuse “Écrire pour oublier”, en librairie ou sur bon de commande à télécharger sur le site (19€). LRSP (livres reçus en service de presse).

Illustrations : (en médaillon) Photographies de Jean Prod’hom et de François Cassingena-Trévedy – dans le billet : photographie de François Cassingena-Trévedy – éditions Albin Micheléditions Labor et FidesLes Moments littéraires.

Prochain billet bientôt se Deus quiser.

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Patrick Corneau