Une « amie » confiait récemment sur FB: « Je ne me sens ni parisienne ni bretonne, juste Terrienne, j’envie certes quelques personnes, mais pas pour leur appartenance… » Cette déclaration me fit réfléchir sur ce qui nous conduit à reconnaître ou rejeter des appartenances, des filiations, des adhésions, des attachements. C’est la question si actuelle et si brûlante de l’identité. Qui suis-je? Qui sommes-nous? De quelle patrie mentale, spirituelle, culturelle, géographique relevons-nous? Est-ce à nous d’en décider, est-ce l’objet d’un choix ou est-ce la reconnaissance d’une fatalité, l’acceptation d’un destin? Est-ce une liberté à revendiquer ou un conditionnement à assumer, à explorer, exploiter?
Ayant à aider un ami coréen terminant la traduction d’Inspirations méditerranéennes (1940) de Jean Grenier, j’ai relu « L’herbe des champs » l’un des textes qui composent cet admirable ouvrage. Face à la beauté d’un paysage, un promeneur s’interroge sur sa présence au monde et sur ses origines. Il m’a semblé que cette prose au lyrisme discret offrait un éclairage sobrement méditatif au thème évoqué plus haut. Il arrive que ce que l’intelligence ne parvient pas à expliquer, la littérature, comme toute forme d’art, puisse parfois réussir à le faire entrevoir et ressentir. Je donne à lire ce texte dans son intégralité, sachant que l’écriture de Jean Grenier n’est pas toujours facile – disons qu’elle honore le lecteur parce qu’elle ne lui concède rien.

« Je me promenais un soir autour de Lourmarin. Par ces brefs crépuscules de septembre, à peine le soleil a-t-il commencé à décliner que l’on bute dans des trous d’ombre et que le sentier du jas de Puyvert devient imprécis et brouillé. La Durance, que nous ne pouvions apercevoir, devait encore briller aux pieds de Lauris comme un miroir cassé. Derrière nous, la montagne du Luberon dépouil­lait sa sauvagerie et se revêtait de mauve. Je mar­chais entre les vignes et les oliviers, entouré de tous côtés d’un foisonnement vert et gris.
Quand je viens dans ce pays, pensai-je, quelque chose se délie en moi, mon inquiétude intérieure prend fin: c’est comme si l’on posait une main ferme et douce sur une blessure qui commencerait à se fermer. C’est une sensation de fraîcheur.
Je ne pourrais pas vivre dans des pays trop diffé­rents. La montagne m’oppresse, je me sens écrasé par ces hauteurs qui m’environnent, et dont aucune n’est jamais la dernière à gravir.
Mais je regrette la mer, comme on regrette ce qui vous a fait du mal si longtemps que ce mal a fini par vous imprégner et faire partie de vous- même. La mer au bord de laquelle j’ai passé mon enfance n’est pas cette mer aux horizons si définis de la Méditerranée, mais l’Océan toujours mobile et incertain. Je partais le matin très tôt de la ville, et en trois quarts d’heure j’étais déjà arrivé à la grève. La mer en se retirant à une grande distance abandonnait ces immenses espaces de vase et de boue qui composaient le golfe, et on la voyait luire à l’horizon, confondue avec le ciel. Au bout de quelques heures son grondement devenait plus distinct; une vague se gonflait, ondulait, se dé­pliait en éventail, et en moins d’une heure tout était noyé devant moi. Je restais allongé sur les galets entre les rochers, ne pouvant même pas lire, tant la réverbération d’un ciel où les nuages font écran au soleil était pénible. Et je me laissais péné­trer par… par quoi? C’est ce qu’il est difficile d’exprimer. Il existe des statues de bronze qui ont séjourné longtemps dans la mer. On en voit de bien belles au musée du Bardo, à Tunis, qui viennent du naufrage d’un bateau grec. Une partie du corps s’est dissoute et celle qui est restée, on devine comme elle est criblée de petite vérole. Il en résulte de très émouvantes expressions, parfois. Une beauté poreuse. Les statues qu’on trouve sous la terre sont mutilées — celles-ci sont désagrégées. Figurez-vous un esprit à l’image de ces corps.
C’est un esprit rongé. Il ne peut plus créer, il ne peut que subir. Un être harmonieux suivrait sa loi propre et s’épanouirait sans effort; ou bien de sa corruption naîtrait quelque semence de vérité. Mais, d’une éponge pleine de trous et qui ne tient son être que de son milieu, que peut-on attendre? Quelle vérité pourra-t-elle exprimer? Que restera- t-il d’elle? Même pas un squelette — mais ce je ne sais quoi des choses qui se sont longuement impré­gnées de toutes les traces de l’univers. Peut-être un tel esprit n’est-il qu’un lieu de rencontre, un point d’intersection, un symbole mathématique?
Je suis né au milieu des indifférences et je les porte en moi. Quand je m’approche d’une ville, ce n’est qu’un mirage qui ne met pas longtemps à se dissiper. Jeté en pleine mer, je ne connais pas de port; je suis obligé de m’en inventer. Les méta­physiques hindoues me plaisaient parce qu’elles ressemblaient à un Océan sans bords: dans la plus significative, toutes choses se brouillent et se résorbent dans une unité que l’on ne peut même définir que négativement. Et le même mouvement m’attirait vers un anarchisme ou plutôt vers un individualisme absolu qui rendait inutiles et déri­soires tous les cadres sociaux. De l’individu au tout, de la monade à Dieu, je ne pouvais croire à une seule forme intercalaire ni même à une seule esquisse de compromis.
— Pourtant, me disait un ami, tu n’es pas né impunément dans un pays où l’on est fixé au sol depuis des siècles, où les traditions ne sont pas effacées, où les institutions nous entourent depuis la naissance jusqu’à la mort. Tu es enserré par des liens très humains.
— Ces liens, je les ai acceptés, c’est vrai; j’en ai même choisi, je n’en serai jamais délivré. Laissez-moi vos traditions et vos institutions de côté, vos familles et vos patries, toutes ces baraques foraines, je n’en ai que faire.
Est-ce de l’orgueil? Non, hélas. Si je m’attarde à ce qui est humain, j’ai le malheur de voir ce qui me plaisait le plus s’en aller en morceaux. Tu me parles de ceci, de cela, tu me cites ce pays que j’aime ou crois aimer, mais, vois-tu, à peine l’ai-je effleuré que je n’en puis plus rien faire. Cette fleur des champs que j’ai cueillie, il y a un quart d’heure, s’est déjà flétrie et fanée; je vais la jeter. Et tout est pour moi comme cette fleur des champs.
Si l’on veut expliquer un homme par ses ori­gines, ne dira-t-on pas que la Bretagne donne une leçon de rudesse et d’entêtement avec ses rochers, sa mer sauvage… Quiberon, Belle-Ile, Saint-Malo, la Pointe du Raz? Mais j’y vois aussi le pays qui, avec ses landes perdues et ses brumes traînantes, avec tout ce qu’il a d’informe et d’indéfini, a sug­géré les rêves vaporeux de Chateaubriand, les oscillations intellectuelles de Renan, un équilibre instable de l’esprit, une émotion sans contour. Souvent ces esprits me font penser à ces fontaines jaillissantes des quartiers perdus de Rome dont l’eau s’éparpille à tous les vents, car tout s’est usé, vasque, tuyau, jusqu’aux figures qui décoraient la fontaine.
Où trouver alors un point fixe, où jeter l’ancre? Quand faudra-t-il dire: Je m’arrête ici et non là; ceci me plaît et non cela? Tout me plaît, rien ne m’arrête, comme un marin qui, de port en port, fait le tour du monde, toujours déçu, toujours dési­reux de la prochaine escale.
Naguère, j’ai voulu prendre au sérieux le métier d’homme: ma profession, mon milieu, mes « obli­gations » naturelles, mes relations, que sais-je… Mais j’y réussis mal. Je ne puis supporter long­temps sur moi cet air de gravité, manteau trop pesant et pourtant indispensable à quiconque veut parvenir à quoi que ce soit dans la société.
Peut-être suis-je passé trop brusquement de l’état de Robinson dans son île à la condition d’abeille ou de fourmi. Mais voyez les embarras dans lesquels je suis tombé. D’abord je crois que par inadvertance j’ai adhéré à des groupes qui se combattaient. Pour ma part je ne voyais pas en quoi leurs buts étaient incompatibles car ils me semblaient malgré tout d’importance secondaire, et rien n’est incompatible que sur un plan supé­rieur.
Aime-t-on moins la Bretagne parce qu’on n’est pas nationaliste breton? La Provence parce qu’on n’en parle pas la langue ou qu’on ne descend pas d’une famille qui a connu le roi René? Vraiment il est un peu honteux qu’un écrivain comme Barrés ait pu passer la moitié de sa vie, parce qu’il avait une foi, à supporter toutes les conséquences que les imbéciles ont tirées de cette foi. Mais il avait peur de passer pour un traître.
Un traître… Parce qu’on n’est pas tout entier d’un bord, parce qu’on a le sentiment de la complexité des choses et des hommes, on passe pour quelqu’un qui n’est pas sûr. Je n’ai pas le droit d’aimer un pays sans qu’on exige de moi une pro­fession de foi politique: l’un, paraît-il, entraîne l’autre. Je ne puis pas m’écarter de certains préju­gés sans manquer à toutes mes obligations. Les hommes ne se décident vraiment pas par amour mais par principe. Et dans tous ces principes je cherche en vain ce qui peut les opposer. A chaque instant je me sens tiré par la manche: « C’est inconciliable. » Mais non, cela se concilie parfaite­ment. Montez un peu plus haut, vous verrez les montagnes s’aplatir et se confondre avec les vallées.
Tout cela est vrai; avec Leibniz et Goethe il faut dire oui à tout ce qui existe et qui vit. Les sépara­tions sont arbitraires, les négations sont factices. J’aime une chose, pourquoi en repousserais-je une autre à cause d’elle? Mais une question se pose ici: est-ce que j’aime vraiment cette première chose? Le fait d’être ouvert à tout ne signifie-t-il pas justement qu’on ne s’attache à rien? Si je vais au fond de moi-même, j’en dois convenir. Toutes ces choses que je me propose ne me disent rien profondément. Cela ne dure pas, cela est trop à la mesure de l’homme, périssable et mensonger. Je les prends sur ma route et je les regarde au bout d’un moment: elles sont déjà fanées et pourries, comme la fleur des champs.

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Je voudrais m’arrêter là, s’il est vrai que ce soit la vérité, et que j’aie besoin de vérité, non de consolation — je ne puis. L’obscurité dans laquelle j’étais plongé ne va pas durer; bientôt, continuant à marcher et parvenant dans un pays inconnu, je vais voir, à l’aube, des routes entre lesquelles il me faudra choisir.
Juliette, dans l’épaisseur sensuelle de la nuit, dans sa prolifération de formes et d’êtres, croit encore que tout est possible… A peine a-t-elle en­tendu, à peine a-t-elle reconnu le chant de l’alouette qu’il lui faut choisir, qu’il leur faut choi­sir, à elle et à lui. Il y a une heure, la trame n’était pas nouée, et le rossignol chantait sur le grenadier. Mais maintenant…
Si Roméo accepte de vivre, il lui faut refuser tout ce qui porte atteinte à sa vie — il lui faut choisir.
En ce moment je m’arrête, je jette un regard en arrière: je vois tout ce que je perds en écartant ce qui peut être vrai à sa manière, tout ce qui, non choisi, peut me dispenser commodément de l’action. Mais je suis embarqué.
Ai-je donc d’ailleurs tellement à regretter de ne pas me laisser aller à tous les vagabondages de la pensée? Que pourrais-je attendre de cette agita­tion qui est la stérilité même? Je songe à ces tribus errantes de Montmartre à Montparnasse à qui le mouvement de Paris donne l’illusion de la vie et du progrès. Je pense à ce mot de Cézanne cité par Marie Gasquet. Arrêté devant un tableau de je ne sais quel peintre, il répétait avec accablement: « Voilà un homme qui n’est né nulle part… »
On pourrait en dire autant aujourd’hui de beau­coup de livres et d’œuvres d’art: ce sont des créations de gens qui ne sont nés nulle part. Et quand ils ont eu la chance de naître dans un milieu har­monieux, ils en ont traversé d’autres où ils ont perdu le sens de la terre, quand on ne leur a pas enseigné à le mépriser.
La Provence donne des leçons d’attachement qui ne sont pas perdues pour celui qui la visite non pas en touriste, mais en ami, et qui l’habite au lieu d’y passer. Mistral distinguait les terres de patrie et les terres de passage. Celle-ci est une terre de patrie. Quand on est attentif au silence des paysages, il est impossible de n’être pas touché par le sentiment qui s’en dégage. De Cadenet à Lourmarin par les crêtes, tout est proche de l’homme, tout lui est fra­ternel et consentant. Cette terre ne manque pas à l’homme, c’est l’homme qui lui a manqué. Elle lui inspire une fidélité qu’il n’a pas su toujours respec­ter. Ces villages dépeuplés, ces châteaux en ruine en sont une triste preuve. Rien de grand ne se fait sans un attachement.
Pourtant l’on a peur de s’attacher. Combien d’hommes ont hésité à épouser la femme qu’ils aimaient, à entrer dans le parti qui représentait leurs idées, en craignant de se limiter! Un engage­ment effraie. Il semble qu’on ait perdu toute sa liberté, qu’on l’ait aliénée. Cela est trop vrai si l’on s’est décidé en hâte; mais quand les fruits mûrissent lentement ils n’en sont que plus savoureux. Et même il est probable que loin de nous emprisonner, un choix nous libère. C’est lors­qu’on est adossé à un obstacle que l’on peut le mieux se mettre à l’œuvre.
Les grands hommes de l’Occident, ceux après lesquels on n’a plus vécu comme on vivait, ceux qui ont créé quelque chose, n’ont pas renié leur passé, ils l’ont transformé. Ils ont pétri les hommes et les choses comme l’argile. — « Je te loue, Sei­gneur, auraient-ils pu dire, de m’avoir fait créateur si admirable! » Ils n’ont pas détruit leur héritage, ils lui ont fait rendre tout ce qu’il pouvait donner. Il est beau de voir un fils d’ouvrier ou de paysan demeurer, même s’il a changé de situation, tou­jours proche des siens et ne jamais oublier dans son œuvre la terre ni l’outil.
La volonté qui a construit le château de Lourmarin, qui l’a maintenu, qui l’a restauré plus tard et en a fait un centre spirituel, est une volonté créa­trice, non destructrice. Elle est marquée du signe plus, non du signe moins. Je l’admire, mais plus jeune je l’aurais peut-être détestée. Je commence seulement à comprendre qu’il est plus facile de détruire que de construire, de nier que d’affirmer, de douter que de croire.
Cette volonté n’a sûrement jamais procédé d’une pensée basse.
« La vie, écrit Noël Vesper, ne s’obtient pas par une économie, mais par une aventure. » Il faut plus d’audace pour créer que pour épargner; il en faut plus même pour créer et pour croire à sa créa­tion que pour tout dénigrer et tout abolir.
Lourmarin, s’il avait à choisir un héros symbo­lique, ne choisirait pas Prométhée qui incarne l’esprit moderne dans son inlassable élan vers un monde qu’il croit meilleur, à travers une série ininterrompue de catastrophes (Prométhée, c’est l’image embellie de Tantale); mais plutôt Orphée qui, les yeux fixés sur l’ordre du ciel, y conforma l’ordre de la terre.
Il ne s’agit pas de proscrire l’idéal; mais ici d’exalter ce qui est. Un artiste suit la configuration du réel « con amore » de même qu’Œdipe aveugle cherchait des doigts, sur le visage de son enfant, le contour de traits qui n’appartenaient qu’à un seul être. A ces traits qui ne ressemblent à nuls autres il trouve une ressemblance divine. Ce pays est trop bien modelé pour qu’on n’y croie pas voir l’œuvre d’un dieu artisan. Les grands hommes tant bafoués par l’histoire du siècle dernier, qui ne voulait voir dans les grands événements je ne sais quelle consé­quence de mouvements de foule, sont remis ici à leur vraie place.
En Provence et en Italie, les monuments rap­pellent par leurs inscriptions qu’ils n’ont pas été bâtis par un peuple anonyme et une aveugle fata­lité, mais par des hommes dont le nom est connu, à une date déterminée et dans un but précis. Cela n’est pas anthropomorphisme car l’homme a conscience de ses limites, mais humanisme.
S’il est une chose qui manque au monde pré­sent, c’est bien le sentiment de l’humain. L’ado­ration qu’a eue le siècle dernier pour la machine, l’asservissement qui en est résulté pour tant d’hommes (et qui est allé jusqu’à l’adoration de la machine par ceux qui s’en sont affranchis), il sem­ble que l’humanisme puisse nous en guérir. Non pas les humanités qu’on apprend dans les écoles — grec et latin ânonnés et déchiffrés à coups de grammaires, de dictionnaires — cela ne suffit pas; mais le contact avec la sagesse populaire de la Médi­terranée qui peut renouveler l’homme. Quelles que soient les révolutions politiques, sociales ou religieuses, la Méditerranée est plus ancienne et en même temps plus jeune qu’elles. Et en tout cas, même au plus fort des guerres comme aujourd’hui, son spectacle peut nous aider à nous soulever, hors de ce monde déchiré par la jalousie, jusqu’à ce dieu dont parle Platon et dont il dit: « Il était bon, et ce qui est bon est à tout jamais exempt d’envie. » »
Jean Grenier, « L’herbe des champs », Inspirations méditerranéennes, collection « L’Imaginaire », 1961, 1998, Gallimard.

Illustration: photographies ©Lelorgnonmélancolique.

  1. pascaleBM says:

    Jean Grenier et Lourmarin où Camus, son élève avait une maison….

    Lire et relire sans compter, du second : Noces, L’Été et Noces à Tipasa. Quelques pages, guère plus. Pour toujours.
    Allergiques au soleil brûlant, au sel de la mer, à la Méditerranée, passez votre chemin.

    1. Camus a toujours reconnu la dette qu’il devait à son professeur et mentor Jean Grenier qu’il appelait « l’initiateur » ou « le bon maître » (d’après Louis Guilloux). Il lui a dédié son premier livre « L’Envers et l’Endroit » publié à Alger par Edmond Charlot ainsi que « L’Homme révolté » et il préfaça la deuxième édition de « Les Îles » en 1959, texte par ailleurs magnifique de ferveur reconnaissante sur le choc que fut pour toute une génération ce livre « culte ».
      Merci d’avoir rappelé ces titres incontournables de Camus, célébrations éblouissantes de la splendeur méditerranéenne. Mais, mais… Quand on ouvre « Inspirations méditerranéennes » de Grenier, on ne peut qu’être frappé par leur parenté de ton et de style avec « L’Énigme » ou avec « Retour à Tipasa » de Camus et l’on peut se demander si l’œuvre du maître n’est pas plus profonde que celle de son illustre disciple. C’est un point de vue qui peut heurter les camusiens mais c’est un sentiment partagé par nombre d’admirateurs et lecteurs attentifs de Jean Grenier dont on déplore que l’œuvre multiple (romans, essais, philosophie, esthétique, critique d’art, traductions, etc.) soit restée dans l’ombre – même si elle fut auréolée du prestige de la NRF et du Grand Prix National des Lettres en 1969.

  2. pascaleBM says:

     » A l’époque où je découvris « Les Iles », je voulais écrire, je crois. Mais je n’ai vraiment décidé de le faire qu’après cette lecture. (…) Aujourd’hui encore, il m’arrive d’écrire ou de dire, comme si elles étaient miennes, des phrases qui se trouvent pour tant dans « Les Iles » ou dans les autres livres de son auteur. » Préface de Camus.
    Je viens de replonger…

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Patrick Corneau