Dans ce regard baissé et pensif, il y a toute la nostalgie des vastes plaines mongoles où galopent les petits chevaux de Gengis Khan. Peut-être aussi la fatigue d’être dévisagée par des Parisiens habitués à s’habiller « triste » et à confondre, mélanger tous les porteurs d’yeux bridés.
La voyageuse est descendue à Temple sans jeter un regard aux passagers…

Sans faire le cuistre et ramener mon Barthes, il y a dans cette scène du punctum. C’est pourquoi cette photo me « point ».
Ainsi va le bonheur (rare) du flâneur parisien: parfois, dans la foule, la baudelairienne tyrannie du visage s’interrompt pour
 offrir la mélancolique embellie d’une tête penchée…

Illustration: photographie ©Lelorgnonmélancolique.

  1. pascaleBM says:

    et puisque Baudelaire est convoqué, à très juste titre, quelle chevelure!!!! comme si (mais ‘comme si’) elle portait à elle seule toute la raison de cette inclinaison. Et cette manière de s’excuser d’être un peu là, et peut-être un peu lasse, en s’asseyant sur l’extrême bout du siège. Pour être plus vite sortie?
    (on ne fait pas son cuistre, Cher Lorgnon, avec Barthes, on fait révérence… avec un ‘v’ …)
    Mais, dites-moi, pour prendre cette photo, comment fait-on?

    1. Réponse à votre question finale: on lève la tête! Le flâneur est dans la foule parisienne celui qui « lève la tête » au milieu de ceux qui fonce tête baissée (parfois l’œil rivé sur le smartphone) vers d’hypothétiques affairements… Si vous saviez la quantité de choses grandes et merveilleuses que l’on peut voir quand on a la tête en l’air… 🙂

  2. pascaleBM says:

    … et on appuie sur le bouton! mais ce n’était pas exactement le sens de ma question. Je me demandais… photo par ruse assumée ? ou autorisée ? avec un ‘vrai’ appareil ou un téléphone transformé en couteau suisse? très belle de toutes les façons, pour avoir saisi un ‘quelque chose’ qui en dit long sans le formuler.

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Patrick Corneau