Depuis 1984, Gérard Macé a séjourné plusieurs fois au Japon. En 1999, il est resté trois mois à Kyôto, au cours desquels il a écrit Un monde qui ressemble au monde, en même temps qu’il photographiait les jardins. Ce livre a paru chez divers éditeurs (Marvel, Au temps qu’il fait, Gallimard), il est réédité aujourd’hui chez Arléa – c’est dire qu’il est devenu un classique.
L’ouvrage est petit mais il contient tout un monde, celui, fascinant, des jardins japonais et même un peu plus, car ces derniers ont la prétention de refléter LE monde selon la belle formule de Marcel Granet: « Dans le monde, tout ressemble au monde. »
Si Gérard Macé nous montre les mousses entre les pierres, les sentiers, son regard sensible et son information sûre donnent ici une vision personnelle de ces lieux célèbres. Avec le style et l’élégance qu’on lui connaît, Gérard Macé déploie le bel éventail des émotions allant de l’enfance à la promenade et de la photographie à l’érudition. Fidèle en cela à l’esthétique japonaise, il sait aussi faire qu’il « n’y ait ni profusion ni lacune », autrement dit, son texte va à l’essentiel. Plus qu’un hommage au seul art des jardins, c’est aussi une traversée de la peinture et de la poésie, où citant les mots des artistes japonais, un certain rapport au monde et au temps nous est dévoilé. Prenant modèle sur la cérémonie du thé, Gérard Macé montre que l’art au Japon s’efforce de « perpétuer les modèles en modifiant la copie ». Manière de dire que tout change et rien ne change.
Une belle leçon que nous autres occidentaux avides de fausses nouveautés (et oublieux des vraies), devrions méditer.

Gérard Macé, Kyôto, un monde qui ressemble au monde, Éditions Arléa, 2017. LRSP (livre reçu en service de presse)

Illustrations: photographie ©Lelorgnonmélancolique / Éditions Arléa.

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Patrick Corneau