« On met un rat dans un cylindre rempli d’eau, le rat nage pendant environ une minute, le temps de se rendre compte qu’il ne peut pas sortir, et il meurt d’un arrêt cardiaque. Puis on met un second rat dans un cylindre similaire, mais cette fois avec une échelle qui permet au rat de s’échapper s’il le souhaite. Si on met ce second rat dans un autre cylindre sans échelle, il va continuer à nager jusqu’à ce qu’il meure d’épuisement; c’est comme quand on vous offre quelque chose – des vacances à Tenerife ou l’opportunité d’une rencontre agréable -, vous continuez à attendre, même si c’est sans espoir. Cela résume tout ce que vous avez besoin de savoir. »
Description que fit W. G. Sebald lors d’un entretien en 2001 à Arthur Lubow d’une expérience qui l’avait intrigué. Lubow fait ce commentaire à la suite des propos de l’auteur d’Austerlitz: « Il avait eu un petit gloussement. Était-ce du désespoir, de la joie, de la complicité, de l’amertume, de la résignation, de l’humour grinçant, du théâtre, de la gravité ou de la mélancolie? Impossible de le savoir. »
L’accident cardiaque fatal survenu peu de mois après scelle à tout jamais cette énigme.
Illustration: photographie ©Lelorgnonmélancolique.
On dirait du Houellebecq.
Et dire que l’on accuse Mac Donald d’être responsable de nos maladies coronariennes !