«

« L’institutrice » – film israélien de Nadav Lapid

institutrice-affichehmorganlunettesQue faire lorsqu’un enfant de 5 ans se révèle être un authentique poète? Que faire de ce miracle au sein d’une société abrutie de matérialisme, avilie par l’omniprésence abêtissante de la télévision, la brutalité et le cynisme des nouveaux riches, la laideur des complexes touristiques? Telle est la question posée par l’admirable film de l’Israélien Nadav Lapid, « L’institutrice » – film troublant autant que bouleversant qui nous jette à la figure notre incapacité rédhibitoire à accueillir la beauté en soi, et notre ahurissante expertise à transformer les petits Mozart en racaille façon hooligans du PSG. À la fin du film, nous sommes aussi désemparés ET rageurs que Nira, l’institutrice (l’actrice Sarit Larry, remarquable) et immanquablement du côté de ceux qui (comme le réalisateur) aspirent à traiter, à exposer des idées verbales et visuelles qui n’ont plus de place dans ce monde dit « normal ».
L’Institutrice témoigne des puissances secrètes de la poésie*, et de combien son absence dans un monde avide et névrosé engendre de misère.

A voir, de toute urgence.

*Les poèmes qui sont dits par Yoav, l’enfant (Avi Shnaidman absolument subjuguant), sont ceux de Nadav Lapid lui-même, composés lorsqu’il avait entre 4 et 7 ans…

Illustration: PIE FILMS et HAUT ET COURT.

Laisser un commentaire

Patrick Corneau