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36 banalités idiosyncrasiques pour qualifier l’odeur de Paris

1.   Entre les fleurs et les crottes de chiens !
2.   Des fragrances que n’aurait pas signées Yves Saint Laurent.
3.   Air de Paris, du plasticien Marcel Duchamp.
4.  La bonne odeur du métro, contrairement à ce que disent les bourgeois. Ça sent bon comme le fumier à la campagne.
5.   Le mélange si spécial, en été, de la pollution de la rue de Rivoli avec l’herbe et le sable du jardin des Tuileries.
6.  Si, avant, elle dépendait de la richesse ou de la pauvreté des quartiers, elle tend à devenir proprette et aseptisée partout. Seule l’odeur de bagnole réunit les classes sociales.
7.   L’argent et le bitume.
8.  Un parfum subtil de pigeon, de café, de gauloise sans filtre et de Guerlain.
9.  Là, ça sent pas la rose.
10.  Mouillé, Paris a une vraie odeur de trottoir ; l’été, une odeur de mansardé. Sinon, quand la ville est sage, celle d’un vent légèrement ozoné. Paris s’adapte à ce que les intempéries lui envoient.
11.  Une odeur fumigène.
12.  … celle de l’ego.
13.  Le kebab.
14.  Le robinier faux acacia, au mois de mai. C’est le plus vieil arbre de Paris.
15.  La merde et les gaz de pots d’échappement.
16.  L’étrange mélange qui sort des bouches de métro : du gaz moutarde à la fiente de pigeon.
17.  La crotte de chien.
18.  Même si j’ai perdu en partie mon odorat, je dirais celle du mauvais kebab.
19.  … celle de la liberté.
20.  Les pages jaunies d’un livre.
21.  Le métro.
22.  Celle de l’eau qui coule dans les caniveaux très tôt le matin.
23.  Celle d’une planche de fromage, au restaurant comme dans le métro.
24.  Le pain et les croissants.
25.  L’odeur des marchés parisiens. J’aime bien ça.
26.  Le RER.
27.  La transpiration.
28.  Un mélange de Chanel n°5 et d’égout.
29.  Le doux effluve de la crotte de chien délicatement mêlé aux fragrances de la nouvelle Twingo.
30.  Une rôtisserie de poulet.
31.  Les poubelles. Un souvenir de l’époque où j’étais éboueur. Je faisais ce job tous les soirs dans le 13ème et j’avais ma journée pour travailler la musique. C’est avec ça que je me suis payé mon premier accordéon. Et à ce moment-là que j’ai écrit Ginette (Christian Olivier).
32.  Celle de la pisse dans le métro, mêlée à celle du vin et de la cigarette.
33.  Un parfum de crottes de chiens.
34.  Un mélange de pisse, de macadam, de poussière et de carton.
35.  Celle du métro. Enfant, j’habitais Versailles et j’étais frappée par la chaleur qui montait du sol, l’odeur de la graisse des rails, et les paillettes incrustées dans le bitume…
36.  Les pavés mouillés.

[Depuis l’été 2013, Télérama dans son supplément « Sortir » demande à une personnalité du monde du spectacle, des médias, etc. de définir « son » Paris selon un questionnaire pré-établi, toujours le même, dans lequel j’ai extrait les réponses rassemblées dans une compilation qui donne de notre capitale une image haute en couleurs, odeurs, humeurs…]

Illustration: photographie ©Lelorgnonmélancolique.

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Patrick Corneau