J’aime les derniers mots (il fut même un temps où je les collectionnais compulsivement), et particulièrement celui-ci, cité par Patrick Mauriès:
[Piège]
Lorsque sa gouvernante demanda à Marx (rapporte Morson) de coucher ses derniers mots pour la postérité, il rétorqua en disant que « les derniers mots ne conviennent qu’à ceux qui n’en ont pas dit assez ».
Ce faisant, il laissait, bien sûr, son dernier mot.
Illustration: photographie i23.servimg.com
Mes derniers mots seront : « Ceci sont mes premiers mots. »
Ou plutôt « ceux-ci sont mes premiers mots. » 😉
Bien dit! 🙂
Il y a aussi les derniers mots d’un livre, d’un film, d’un poème, la dernière phrase, la dernière image, la chute. Petit condensé du talent de l’auteur, concentré qui ferme et qui ouvre à la fois sur quelque chose de plus vaste. Regarder comment cela se finit, par quels mots. On vérifie si la dernière scène, les derniers mots nous laissent ou non un petit picotement frissonnant et prometteur.
Bien à vous,
Catherine
Oui, les fermetures qui « ouvrent » sur autre chose, le point d’orgue qui fait résonner/raisonner tout ce qui l’a précédé, le silence au concert après l’exécution qui creuse soudain des mondes… Le fameux « Still point » de T.S. Eliot, entre On et Off (http://lorgnonmelancolique.blog.lemonde.fr/2007/04/01/still-point/).
Merci pour vos visites, toujours éclairantes!
Merci pour le mot « césure » que j’avais oublié,
Catherine