Le match a eu lieu ce samedi 8 décembre 2012, sur France Culture, dans l’émission Répliques ayant pour titre « L’école dans le monde qui vient » où l’invité, Michel Serres, a défendu la modernité d’internet contre le scepticisme de son hôte, Alain Finkielkraut.
Comme c’était prévisible, le débat s’est vite centré sur Internet et les nouvelles technologies, qui sont le cauchemar d’Alain Finkielkraut. Sur ce point Serres a promptement rabattu le caquet de ce pauvre Finkielkraut quand celui-ci a avoué benoîtement – ce qui était déjà de notoriété publique – qu’il ne CONNAISSAIT RIEN aux ordinateurs, « même s’il s’informe » (d’ailleurs plutôt chez les critiques de l’internet pour confirmer ses préjugés). Comment prétend-il parler de quelque chose qu’il ne connaît pas? Michel Serres l’a rabroué sèchement sur ce point crucial, le rangeant ironiquement dans la catégorie des « grands-papas ronchons » (dur, dur pour « Finky »)…
extrait (aïe, aïe…)
Citant un passage du livre de Mara Goyet (Collège brutal, Flammarion), Alain Finkielkraut s’en est pris ensuite à « Petite Poucette », l’ »héroïne » de Michel Serres, à savoir la petite nana qui taquine du pouce son smartphone dans le métro comme dans la salle de classe… Notons au passage que l’éminent Michel Serres ne doit pas croiser beaucoup de « Petites Poucettes » à l’Académie française ou à Stanford…
extrait (chaud devant…)
J’attendais un combat de Géants, ce fut une bataille de nains: d’un côté un certain passéisme frileux et psychorigide (« handicapé informatique »), de l’autre la politesse obséquieuse d’un mandarin hautain planant dans une vision vaporeuse et stratosphérique de la réalité contemporaine (« l’invention d’appartenances et de communautés inimaginables »). Dommage, le complexe schmilblick des NTIC (ces « toujours » Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) s’il n’est pas débattu par des voix responsables ne risque pas de progresser beaucoup…
Illustration: Combat de Jacob avec l’ange de Gustave Doré (1866).
Votre billet confirme mon intuition quant à la teneur de cette émission.
Lorsque j’écoute Réplique, c’est toujours en différé (podcast). Et alors que je me réjouissais ce lundi du thème, « L’école dans le monde qui vient », en entendant en introduction que l’invité était « Petite poucette », je n’ai pas pu aller plus loin et j’ai coupé.
Pour l’avoir vu sévir chez Taddeï, je trouve Serre parfaitement ridicule avec sa « petite poucette ».
Je ne comprends pas l’engouement que ce type suscite.
« Ridicule », oui, vous l’avez dit, voilà ce qu’est devenu le brillant intellectuel et philosophe franc-tireur (ostracisé par toute l’université française dans les années 70) et que je lisais avec passion. Il a suffit que lui échoient les hochets de la reconnaissance d’abord, et de la renommée ensuite, pour en faire un triste et ridicule pantin médiatique…
Je n’ai jamais compris comment Serres a réussi cette brillante carrière et à cumuler tous les honneurs, tous les prix. Le coup de Hermès, le dieu messager, j’entends çà
depuis vingt ans. Il arrive à tenir le crachoir avec quelques concepts simples et répétitifs. Et il se tient bien à distance de tous les problèmes sociaux du moment
qui sont le quotidien de l’école.
Tout à fait d’accord avec votre analyse! 🙂
Quel plaisir de lire vos réactions ! M.Serres comme c’est désormais son usage s’est gargarisé de propos enflés, presque aussi enflés que son compte en banque US. Inécoutable. Content de me retrouver non esseulé ici ! Et mille bravos à monsieur Dulorgnon dont la lecture quotidienne est un ravissement.
Amitiés à tous.