lispector.1282723609.jpg« Donne-moi ta main. Je vais maintenant te conter comment je suis entrée dans cet inexpressif qui avait toujours été ma quête aveugle et secrète. Comment je suis entrée dans ce qui existe entre le chiffre un et le chiffre deux, comment j’ai vu la ligne de mystère et de feu qui est une ligne subreptice. Entre deux notes de musique, il existe une note, entre deux faits il existe toujours un fait, entre deux grains de sable, si proches soient-ils l’un de l’autre, il y a toujours un intervalle. Il existe un sentiment qui se trouve entre le sentiment — dans les interstices de la matière primordiale se trouve la ligne de mystère et de feu qui est la respiration du monde, et la continuelle respiration du monde est ce que nous écoutons et que nous appelons silence. »
(La Passion selon G.H., Ed. Des Femmes, 1978)

hmorganlettrine2.1282724472.jpgIl y a peu d’auteurs vers lesquels par un tropisme affinitaire je vienne périodiquement ressourcer ce qui à la fois entretient et combat ma « mélancolie ». Clarice Lispector possède cet attracteur étrange auquel je ne résiste pas.

Illustration: ©Lelorgnonmélancolique

  1. Bonsoir,
    je n’ai jamais lu un mot (sauf ici) de Clarice Lispector.
    Auriez-vous la gentillesse de me conseiller une approche?
    Merci.

    Commencez peut-être par « Liens de famille », des nouvelles assez caractéristiques de sa manière d’écrire, ensuite « La découverte du monde » (articles pour la presse brésilienne d’une très profonde humanité), et puis « Un souffle de vie », posthume, son testament spirituel. 🙂

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Patrick Corneau