mai-68caron.1210406698.jpgLorsque l’histoire se répète, « c’est la première fois comme tragédie et la seconde fois comme farce », disait Karl Marx. La prise de parole, libre, supposée spontanée, impertinente et dénonciatrice a voulu tenter sa chance dans un revival commémoratif à l’émission d’Alain Finkielkraut où l’on cogitait en public à l’Odéon sur Mai 68: quel héritage et pour qui?

Coup de gueule de l’animateur-philosophe après l’incident (une « intervention brutale » dans le public accueillie avec sympathie par ses jeunes invités*): écouter.

Alors, vous êtes du côté des « croque-morts » ou avec les « vivants »?

*Jade Lindgaard (journaliste) et Serge Audier auteur de La pensée anti-68: essai sur les origines d’une restauration intellectuelle, La Découverte, 2008.
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Illustration sonore: extrait de l’émission « Répliques » (France Culture, 10 mai 2008)
Illustrations: photographie de mai 68 de Gilles Caron (1939-1970) et d’Eric Chaverou (ci-contre)

  1. les croque-morts de l’Odéon : bizarre que vous repreniez en titre cette expression sans guillemets.

    Les « croque-morts », ce n’est pas l’inverse des vivants (comme le dit une intervenante dans l’émission de France Culture) : ils ne sont pas toujours ceux que l’on croit…

    Quant à l’antienne à l’antenne d’Alain Finkielkraut (et ses colères qui se poussent du col), il a depuis longtemps oublié sa philosophie proclamée avec Pascal Bruckner (resté fidèle, lui, à un certain nombre d’idées autres que réactionnaires) : « Au coin de la rue, l’aventure » (1982).

    Chez lui, Finkielkraut doit plutôt avoir réservé une place de choix au fumeux livre « La Pensée 68 », de Luc Ferry, ancien ministre ludion de l’Education nationale, écrit avec Alain Renaut en 1988, et qu’il doit parcourir avec componction le soir, une fois le transistor éteint, et la « parole libre » heureusement dissipée par la nuit.

    Les guillemets sont mis. Oui, ils correspondent davantage à l’esprit du billet… 😉

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Patrick Corneau