Et si tout commençait dans une « chambre à soi » (Virginia Woolf), une cave (l’idéal de Kafka), un grenier (celui des « enfants frivoles » de Vialatte), une tour (« l’arrière boutique » de Montaigne), une cabane (Thoreau au bord de l’étang Walden), un recoin – voire « un petit coin très près où l’on est très loin »…
Bref, un endroit clos où, comme dit exquisément Sacha Guitry, jamais l’âme ne se déguise…
Illustration: « Treehouse« , photographe anonyme.
Comme un refuge http://a1692.g.akamai.net/f/1692/2042/7d/bastian.blog.lemonde.fr/files/2007/10/est.1193157116.jpg
Cher Lorgnon,
Oui.
Ensuite, tenter de parler et faire lien, de faire l’humain, emporter en soi sa tour d’ivoire.
Jamais de tour d’ivoire sans pont-levis.
Oui. Grande sagesse… 🙂
« … une chambre – ce lieu à soi. Dans ma vie d’errance, en ai-je vraiment connu ? En connaitrais-je jamais plus tard ? Certes, si paradis il y a, il serait dépourvu de cloisons. Mais ici, sur terre, par besoin d’abri, il arrive que l’être humain réussisse, le temps d’une grâce, à cerner avec quatre murs un espace élu qui n’a rien à envier au séjour des divinités. Ce lieu à soi, cette chambre transforme tout ce qui est à l’intérieur en présence attendue, et tout ce qui vient de l’extérieur en don inespéré, cela dans une simplicité absolue … ».
« … au coeur de la pièce, on redevient cet être depuis toujours partagé entre la confiance et une douceur promise, et le désespoir devant la fuite du temps … ».
François CHENG « Le Dit de Tianyi » Livre de poche.
Ce en quoi je voudrais croire : « … et tout ce qui vient de l’extérieur en don inespéré ».
Merci pour ces beaux extraits 🙂
Je suis bien d’accord tout commence par une « chambre à soi » ou encore par un enracinement dans son être profond, ou se brancher sur sa propre vie intérieure…être plus vivant que vécu… c’est de cela que nous voulons témoigner dans notre blog à deux voix et qui nous semble tellement manquer à notre époque.
amitiés
Juliette