Bêtise magistrale: il faut ne rien comprendre pour oser tout expliquer.
Bêtise écolière: les gens qui ont besoin d’explications sont justement ceux qui ne les comprennent pas.
A rapprocher de Kita Minoru (Ecole de Nô): « L’important, ce n’est pas de comprendre ou de ne pas comprendre, mais c’est la manière dont on ne comprend pas. »
Enfin, selon Benjamin Constant, « Tout comprendre, c’est tout pardonner*. »
– Erreur! Il est des choses qu’on excuse plus à dater du jour où on les comprend. Pensons à cette exclamation de Péguy à qui l’on disait un jour: « Souvenez-vous de la recommandation du Christ lui-même: ‘Ne jugez point’ », et qui avait répondu: « Mais je ne juge pas: je condamne. »
* Catherine de Sienne, déjà: « Où il y a de la compréhension, l’amour suit bientôt ».
Illustration: photographie de Ilona Wellmann.
Eh, bien, oui. Je n’aurais jamais pensé à Catherine de Sienne. Mais je trouve qu’elle a raison.
Et qu’on raille trop ce registre-là.
Je me demande pourquoi cette photo me fait penser à un film de Bergman, « Saraband » ? Sans doute l’association avec l’intitulé du texte…
Oui, ce registre est devenu quasi incompréhensible à notre époque dont le cynisme s’exprime par la raillerie.
C’est juste, il y a une atmosphère « nordique » dans cette photo, quelque chose d’intérieur (intériorité) dans la lumière qui fait penser à la peinture hollandaise, une ambiance propice à la méditation et à l’examen de conscience; on est donc pas très loin de Bergman…
Au départ, c’est plutôt le symbolisme de la fenêtre (et de la chaise) qui m’avait orienté.
J’ai rien compris.
(zut…la compréhension…l’amour…)
J’ai tout compris 🙂
Une bien belle image, à l’image des mots si bien choisis.
🙂