IMG_0633hmorganlettrine2Il y avait « l’esprit de géométrie » que toute tête bien formée devait compléter par « l’esprit de finesse ». Peut-être, pour faire bonne mesure et atteindre au nec plus ultra, doit-on lui ajouter « l’esprit de perfection » défini comme alternative à « un vouloir impatient de s’exercer, une instabilité que le vent d’aujourd’hui propage au-delà des agités naturels ».

Voici un petit livre très oublié, parfaitement inactuel mais hautement intempestif voire subversif par son propos. Introuvable, il n’a plus été réédité depuis la disparition de son auteur qui, conformément à la nature de son « esprit » le réédita sept fois de 1975 à 1991, y engloutissant sa fortune personnelle.
Je possède la 2ème et la dernière de ces éditions, je les lis et relis comme un prêtre son bréviaire, comme un pèlerin son vadémécum et y trouve chaque fois raison d’espérer ou, si l’on veut, matière à décevoir tout accès de mélancolie. Si vous le trouvez chez un bouquiniste ou en bibliothèque, emportez-le, volez-le au besoin! C’est un diamant noir…

A lire: chapitre 1, Un progrès immobile.

Michel Tournier lui consacra jadis une honnête chronique ne livrant pas (et pour cause) le secret de ce fruit qui ne cesse de mûrir avec le temps.
Un fruit mûr – Le petit livre blanc de Georges Roditi, L’esprit de perfection, Le Monde, 8 août 1975.

Illustration: photographie ©Lelorgnonmélancolique.

Laisser un commentaire

Patrick Corneau