Alors que chez mon libraire, je passais commande des titres suivants: Ceux que l’on oublie difficilement*, Les degrés de l’incompréhension**, une file de clients attendait, les bras chargés de livres-cadeaux, BD, etc., je sentais des regards et des oreilles tendus vers moi – je devinais des tropismes affluer à la surface des consciences, pleins de ??? et de !!! et même de ?!? Je me mis soudain à chuchoter les titres au libraire qui évidemment me les fit répéter… J’eus peur qu’il ne me demande mon n° de téléphone, mais non. Après avoir tapoté fébrilement sur son ordinateur, il me gratifia d’un sonore « C’est parti! »
Il devrait y avoir dans les librairies une ligne de confidentialité comme à la Poste, dans les cabinets médicaux, devant les isoloirs, les confessionnaux…
*Ishikawa Takuboku
**Max de Carvalho
Illustration: photographie ©Lelorgnonmélancolique.
