Voici ce qu’on peut lire sur le site de la Pinacothèque de Paris :
À l’occasion de l’exposition La Collection Jonas Netter – Modigliani, Soutine et l’Aventure de Montparnasse du 4 avril au 9 septembre 2012, le service jeunesse de la Pinacothèque de Paris propose trois visites-ateliers pour découvrir l’univers du collectionneur Jonas Netter et du Montparnasse des années 1920.
Chaque mercredi et samedi, ces visites-ateliers encadrées par une guide-animatrice sont proposées aux enfants de 5 à 11 ans pour découvrir l’exposition de manière pédagogique et ludique. Lors de la visite de l’exposition, les enfants découvriront les portraits si particuliers de Modigliani.
La visite-atelier débute par une demi-heure de visite interactive de l’exposition: ils admirent le Portrait de la jeune fille rousse, Elvire au col blanc, ou encore la Fillette en bleu… et observent les constantes du trait (visage étiré, yeux en amande au regard souvent vide, ligne expressive…). La visite leur permet de réaliser dans l’atelier leur autoportrait à la façon de l’artiste. Ils imitent son style unique, sans oublier d’y ajouter leur patte. Les petits artistes repartent avec leur création – souvenir de leur visite à la Pinacothèque de Paris – et la fierté de l’avoir fabriquée tout seul.
Tiens, tiens… pourquoi ne propose-t-on pas aux « petits-artistes » de découvrir sur le même mode les portraits « si particuliers » du camarade Soutine et de repartir chez Papa-Maman avec leur « autoportrait à la manière de… »?! Sans doute parce que Soutine est inimitable, non-plagiable, non pédago-recyclable, bref IRRECUPERABLE.
Ces détournements ludiques, tripatouillages démagogiques de l’œuvre d’un soi-disant « grand peintre » sont peut-être, à travers l’unanime reconnaissance de sa gracilité, de sa joliesse accessible à tous (et a fortiori à de simples bambins qui peuvent l’imiter en y « ajoutant leur patte »), l’aveu insidieux et cruel de sa facilité, de sa fade trivialité, de son conformisme lisse, en un mot de sa foncière faiblesse.
Chaïm Soutine le flamboyant, l’imprécateur, l’écorché vif de la peinture n’en ressort que plus grand.
Ci-dessous petit florilège de portraits soutiniens:
Présence de Soutine dans Le Lorgnon:
Histoire dune palette
Injustice
Pitié pour la viande
Soutine/Miller
Soutine/Céline
Soutine/Sachs
Illustrations: Travaux de « L’atelier-enfant » de la Pinacothèque de Paris / « La folle » de Chaïm Soutine, 1919 (fait partie de la collection Netter).
Les pédagogos pourraient demander aux tout jeunes apprenants de faire leur autoportrait à la manière de Bacon.
Oui, Bacon dont certaines audaces picturales ne sont qu’un hommage muet (hélas) à son devancier Soutine…
Rassurez-vous, chers amateurs d’arts, les élèves n’ont nul besoin de modèle pour égaler Bacon.
Les miens sont même experts.
Tant de talent, ça en devient presque… agaçant.