Il fallait la prose limpide et saturée de François Debluë, où rien ne pèse ni ne pose pour parler avec justesse des rapports entre mélancolie et écriture.

« De l’écriture de la mélancolie.

Danger du bêlement élégiaque.

Pour rester digne, il faudrait à la mélancolie rigueur et sobriété. Cela qui lui donne corps. Une pointe, même, de sévérité (Durër l’avait compris). Quelque chose d’espagnol aussi.

Sans acuité, sans tranchant, la mélancolie n’est que mélasse.

Je rêve ainsi d’une mélancolie qui aurait la transparence et l’éclat du cristal. D’une mélancolie minérale. »
François Debluë, « Lyrisme et dissonance, IV », Conférence 30-31.

Illustration: Anselm Kiefer, « Melancholia », 1989.

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Patrick Corneau