Dernier pré carré des enseignants: la NOTE! Même s’ils font semblant de contester cette grande foutaise, ils s’y accrochent becs et ongles. En effet, avec la sacro-sainte note ils tiennent en respect parents et adolescents, leur injectant une dose massive d’anxiété avec un pic critique pendant la grande saison des examens: brevet, bac, concours aux grandes écoles, etc. Avant disparition, cette profession déjà réduite à un rôle de gardiennage et d’amuseurs institutionnels, défend grâce à cette prérogative (qui s’apparente, quoiqu’on dise, à une forme de « management par le stress ») les lambeaux de dignité et de reconnaissance que la société lui concède. Mission de plus en plus hasardeuse car l’air du temps (« Évaluer tue!« ), la dévalorisation des parchemins et la triche au smartphone rendent chaque fois ce sport national moins crédible. Bref, cette névrose bien française recule à mesure que sombre le statut de la profession.
Quand, début juillet, vous serez le nez sur une feuille de jury, cherchant fébrilement le nom de votre enfant, ayez une pensée pour toutes ces petites agences de notations sans nom (et si peu de visage) qui œuvraient pour votre délivrance ou votre désespoir…

Illustration: Dessin de Loys, laviemoderne.net.

  1. Rodrigue says:

    Il existe une autre forme d’apprentissage des connaissances. Il s’agit simplement de valoriser, au fur et mesure, celles que l’on acquiert (en partant donc de zéro) sans pour autant se donner un quelconque objectif à atteindre obligatoirement, en partant de l’idée que l’on va aller, spontanément, vers ce qui épanouit…
    Cependant, supposons que, spontanément, un cas rare, un enfant n’a ni envie de lire, ni de compter…C’est un cas d’espèce certes, mais malheureusement, il justifie (à mon avis mal) les tenants de la méthode obligatoire, qui, elle fait de sacrés (!!?) ravages…

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Patrick Corneau