Les dernières années de sa vie, usé, malade, fuyant les persécutions nazies, Soutine s’était réfugié à Champigny-sur-Veude (Indre-et-Loire) avec Marie-Berthe Aurenche, la terrible ex-femme de Max Ernst. Au cours de l’été 1943, son ulcère à l’estomac s’aggravant, il dut quitter précipitamment cette retraite précaire et rentrer à Paris pour se faire opérer, il mourut d’ailleurs lors de cette hospitalisation en août de cette année-là. À Champigny-sur-Veude, Chaïm Soutine fut hébergé dans différentes familles. C’est chez Monsieur et Madame Varvou, parent du petit Marcel en photo de communiant et peint par Soutine en écolier, qu’il laissa cette boîte de couleurs et sa palette, comme un adieu à la peinture.

Conservée précieusement par Marcel Varvou et son épouse, cet émouvant objet, matrice et quintessence de l’art visionnaire de Soutine, fut vendu 6200 euros l’an dernier lors d’une vente aux enchères à Versailles…


Illustration vidéo: extrait de Chaïm Soutine documentaire de Valérie Firla et Murielle Levy, RMN, Les Productions du Golem, 2008.

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Patrick Corneau