Jeudi dernier « La Grande Librairie » sur la 5, Busnel en petite forme face à quatre écrivains, Régis Jauffret, Philippe Besson, Paul Fournel, gonflés d’eux-mêmes, ça sonne creux, forcément, et puis Annie Saumont, petit bout de femme nimbé de silence, quasi aphasique mais grande traductrice et vrai écrivain avec une œuvre, elle, de remarquable nouvelliste – Busnel se réveille. A la fin de l’émission, mauvaise impression (« j’aurai du zapper »), je pense au cri de Céline dans D’un château l’autre: « Oh! que j’étais bien décidé à ne plus rien écrire… j’ai toujours trouvé indécent rien que le mot: écrire!… prétentiard, narcisse, m’as-tu lu… »
Une fois de plus, je me dis que non seulement la télévision ne rend pas moins bête mais sous prétexte de vous rapprocher des écrivains, elle peut vous éloigner des livres et, pire, de l’écriture…
Illustration: Annie Saumont (Crédit photo: mairie d’Ozoir-la-Ferrière)
Encore du grand Lorgnon. Bien vu, bien envoyé.
Le bonheur de n’avoir pas de téléviseur!
Les pages de mon Livre de Poche commencent à jaunir. Il date de 1989. Le livre est là. Je lis : Ce qui ne peut tenir sur une carte postale mérite-il d’être écrit ? N. observait que beaucoup écrivent, parce qu’ils n’ont pas assez de caractère pour s’en abstenir. C’est mon cas.
Je l’aime bien mon Livre de Poche qui commence à jaunir. Ça s’appelle Les chemins de la désillusion de Roland Jaccard.
Quel plaisir de n’être ni écrivain, ni lecteur, ni téléspectateur, ni terrien. A peine mélancolique.