hmorganlettrine2.1266703261.jpgDans le brouhaha ambiant, il arrive parfois qu’on rencontre une phrase qui résume à elle seule tout le foutraque contemporain, autrement dit le règne de l’insignifiant qui fait sens, tout le chatoyant post-moderne du qui-pense-pas-mais-qui-en-a-l’air :
Qu’est-ce qui doit être vrai pour que ce que je vous dis soit vrai?
Philippe Bazin, consultant.

Je ne cesse de me répéter cette phrase mystique, ce mantra pour cadrillon qui ressemble à du Wittgenstein première manière: peut-être me permettra-t-elle un jour de comprendre le secret qui a fait la victoire du crachouillis « mainstream » des mufles communicants sur la conversation intelligible…

Illustration: extrait de la série documentaire « La mise à mort du travail » (« La Dépossession ») de Jean-Robert Viallet

  1. Rodrigue says:

    Il est normal que la communication s’enlise dans une apothéose de non-sens. Le plus comique de la situation étant les mines compassées des « disants ».
    Pour ne pas être mé-disant cette jolie phrase, vrai constat: « Ecrire, c’est sauter hors du camp des assassins » . Dire la vérité, ç’en est le commencement.

  2. oniromancies says:

    Plus que Wittgenstein, cette phrase me fait penser à la définition de la vérité par Alfred Tarski. Une vérité neutre, toute logique, qui n’ajoute rien, qui constate. Comme ces consultants, on constate les faits, on les analyse et c’est bien…

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Patrick Corneau