« J’essaie de photographier lorsque l’image s’en va: l’attention, la concentration montent pour arriver à un moment photographiable, et moi j’attends que ce moment soit en train de partir pour le photographier. »
Il y a quelque chose de fascinant, dérangeant dans les portraits d’Olivier Roller. Ses images d’hommes de pouvoir et/ou au pouvoir sont proprement terrifiantes, elles semblent parler « plus qu’il ne faut » en laissant transparaître derrière le masque public, le fonds de vilénies, de bassesses, de servilité qu’il a fallu accepter pour « arriver ».
En regardant chez ces hommes et ces femmes, célèbres ou pas, l’histoire de leurs vies qui affleure dans la chair des visages, je pense à la phrase de Deleuze sur Soutine: « Pitié pour la viande! La viande est l’objet le plus haut de la pitié de Soutine, son seul objet de pitié, son immense pitié de Juif. »
Illustrations: photographies d’Olivier Roller
Sans commentaires. Tout est dit.
Stupéfiantes ces photos ! Mais tellement vraies, c’est-à-dire tellement charnelles qu’elles touchent l’âme !