Voici comment Mauriac réagissait devant La piste aux étoiles, émission culte du petit écran à l’époque où la télévision n’était qu’une chaîne, regardée par des milliers de gens, c’est-à-dire la France même…
Pourquoi n’en jamais parler alors que cette émission de Gilles Margaritis me semble la seule à résoudre l’insoluble problème: elle satisfait à la fois les petits et les grands, les compliqués et les simples, les artistes et les autres, les délicats et le vulgaire. Aujourd’hui, que j’ai aimé ce funambule dont le fil était tendu très haut au-dessus de la cage des lions et qui faisait semblant d’avoir peur et de tomber; et l’un des lions, le mufle levé, l’observait curieusement ou avec appétit.*
Quelle émission aujourd’hui a le même pouvoir de rassemblement, attire la même unanimité consensuelle?
*François Mauriac, « On n’est jamais sûr de rien avec la télévision« . Chroniques 1959-1964, Bartillat, 2008.
La prestation télévisée de Nicolas Sarkozy, le 5 février dernier, sur trois chaînes de télévision et une chaîne de radio, qui a « scotché » 15 millions de téléspectateurs (pour les auditeurs, on ne sait pas trop).
De la haute voltige (Guadeloupe ? Afghanistan ? Les questions ne seront pas posées) ! De l’équilibrisme ! De l’ironie (le « SMS » du Nouvel Observateur) ! De l’apitoiement sur soi-même (« Mon métier – sic – est difficile ») !
Il manquait un lion.
Oui, les Français se sont mis à aimer les numéro de domptage sans lions. C’est plus rassurant. 😉
Pingback:Scholarships for Women Over 40