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Il y avait eu le boom, le krach, la dépression, la récession, la crise et des guerres par-ci par-là. Puis de nouveau le boom, le krach, la dépression, la récession, et à présent la crise…

Je ne peux m’empêcher de penser à Céline dans Guignol’s Band, à la fois scribe et oracle vertigineux du désastre:
« On est parti dans la vie avec les conseils des parents. Ils n’ont pas tenu devant l’existence. On est tombé dans les salades qu’étaient plus affreuses l’une que l’autre. On est sorti comme on a pu de ces conflagrations funestes, plutôt de traviole, tout crabe baveux, à reculons, pattes en moins. On s’est bien marré quelques fois, faut être juste, même avec la merde, mais toujours en proie d’inquiétudes que les vacheries recommenceraient… Et toujours elles ont recommencé… Rappelons-nous! On parle souvent des illusions, qu’elles perdent la jeunesse. On l’a perdue sans illusions la jeunesse!… Encore des histoires!… »

Qui, aujourd’hui, est en mesure de raconter la déroute actuelle de l’Europe? D’écrire LE roman halluciné de la post-histoire?

Illustration: dessin de Philippe Geluck.

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Patrick Corneau