Croirait-on qu’il y a des livres qui ont leur pudeur, et qu’il ne faut pas trop parler d’eux?
Ainsi Voix d’Antonio Porchia fait partie de ces livres qui vous accompagnent silencieusement, que l’on prend et reprend sans jamais en épuiser la mystérieuse profondeur car non accessible au « pur intellect ». De ce livre unique, insituable, aux paraboles souvent déconcertantes, d’une hauteur et d’une obscurité presque métaphysiques, je ne sais dire s’il est un baume ou une couronne d’épines.

“Ne découvre pas : il se pourrait qu’il n’y ait rien. Et rien ne se peut recouvrir.”

“Parfois, la nuit, j’allume une lumière, pour ne pas voir.”

“Et si rien ne se répète comme il était, toutes choses sont choses ultimes.”

“J’ai parlé (vrai) quand m’a vaincu ce que j’ai dit.

“Tout jouet a le droit de se briser.

“Je peux ne pas regarder les fleurs, mais pas lorsque personne ne les regarde.”

“Il y a longtemps que je ne demande plus rien au ciel et mes bras ne sont toujours pas retombés.

“Qui ne remplit son monde de fantômes reste seul.”

Illustrations : photographie d’Antonio Porchia ©Editions Unes – ©Lelorgnonmélancolique.

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Patrick Corneau