Promenez-vous le soir dans nos villes, à cette heure comme dit Baudelaire « où les conseils de la Sagesse ne sont plus étouffés par les bourdonnements de la vie extérieure », quand l’agitation du jour laisse place à l’ombre et au silence. Vous verrez les fenêtres éclairées creuser la solitude des rues. Plus avant dans la nuit, vous remarquerez les îles que forment les écrans télévisés ou informatiques, lueurs bleutées reflétant sur les murs des appartements les derniers tumultes de la planète. Bizarrement, ces réceptacles du monde s’appellent des écrans – le mot qui désigne ce qui nous en sépare.
Par-delà les toits, quelques étoiles tremblotantes vous demanderont peut-être de restituer son dû à un monde que la fièvre du quotidien vous a fait oublier.
Illustration: photographie ©Lelorgnonmélancolique
Belle photo, il manque presque le son (mais si c’est pour entendre PPDA…). On pourrait aussi imaginer tous les écrans d’ordinateurs allumés dans la journée (ceux de télé sont plutôt éteints en majorité, sauf chez les personnes âgées et dans les hôpitaux) et lire les adresses auxquelles ils sont connectés : Big Brother en est sûrement capable déjà !
Mais la photo serait difficile à faire (ou alors, une courbe de statistiques sur l’écran du système central de surveillance).