« Messieurs les voyageurs rarement quittent le ton emphatique en décrivant ce qu’ils ont vu, quand même les choses seraient médiocres; je crois qu’ils pensent qu’il n’est pas de la bienséance pour eux d’avoir vu autre chose que du beau. » (Président de Brosse, Lettres d’Italie, 1799)
Belle remarque qui peut s’appliquer à ce sommet de narcissisme et de vantardise sociale qu’est la carte postale. Parfaitement inutile puisque l’euphorie et le dithyrambe y sont un exercice de style obligé. Détestable à recevoir – autant qu’à écrire.

[Sans doute le courrier électronique et la banalisation des voyages ont-ils contribué à déclasser ce type de correspondance qui, comme la carte de voeux, se trouve aujourd’hui quelque peu « ringardisé ».]

  1. François says:

    Il me paraît excessif de qualifier la carte postale de sommet de narcissime et de vantardise sociale. Chez certaines personnes, oui, mais pour beaucoup d’autres, elle reste un moyen d’exprimer et de montrer des impressions voire du rêve à ceux qui l’attendent bien souvent avec impatience. C’est la cas en vacances, notamment, lorqu’on écrit aux parents, aux enfants, aux amis. C’est un moyen comme un autre de leur dire qu’on pense à eux, qu’on ne les oublie pas.

  2. balland says:

    Il y a carte postale et carte postale. Si elles sont vaines et creuses, j’oublie aussitôt le texte pour m’intéresser à la photo en elle-même que je garde précieusement… et colle sur la porte intérieure des toilettes, histoire de rêver dans ces moments où l’on peut s’abandonner sans souci d’être dérangé.

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Patrick Corneau