Quand-Fleur-Pellerin-la-ministre-de-la-culture-ne-sait-pas-faire-fonctionner-sa-radio-Videoferli15Les ministres, les Puissants passent mais le décor et les « grandeurs d’établissement » restent…

« Il suffisait de voir le genre d’œuvres qui, pendues au-dessus de leur fauteuil, ornaient les bureaux des ministres d’État, des présidents d’administration, des hauts dirigeants des instances internationales, à New York, à Berlin ou Bruxelles: toujours pareilles, de même dimension, quatre mètres sur trois environ, toujours abstraites, sans rien de discernable qui pût livrer quelque lueur sur les idées, les engagements, les convictions ou les trahisons, les lâchetés ou les hypocrisies de l’homme important qui les avait placées au-dessus de sa tête. Non, rien que des taches, des points, des griffes, des halos colorés. Une nébuleuse informe, mais aussi souvent d’une indicible laideur, une image saisissante — ne le comprenaient-ils pas? — du flou, de l’inanité, des décisions que ces Puissants prétendaient assumer, et qu’ils se faisaient gloire, pensaient-ils probablement, d’afficher sur leurs murs. »
Jean Clair, La part de l’ange, Journal 2012-2015, Gallimard, 2016.

Illustration: Fleur Pellerin dans son (ex-)bureau ministériel tentant de faire fonctionner sa video, document Télé-Star.

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Patrick Corneau