12733453_10208790766547637_7422226684242633480_nferli16Dans son style inimitable (entre froide analyse à la Debord et solennité de la phrase façon Bossuet), Baudouin de Bodinat évoque dans son dernier opus la place et le rôle de Facebook dans ce cauchemar climatisé et numérique qu’est devenu le monde « mauderne »…

« & à ce que l’on peut en entendre c’est d’un esprit semblablement provincial,31jDAj1gBzL._SX314_BO1,204,203,200_ de petite ville plus tard au temps des chemins de fer et de la T.S.F., que s’animent les réseaux de messageries sociales instantanées, étrangement une même psychologie de notabilités et gloires locales repliées entre elles-mêmes à faire des coteries de sottises et de préjugés, de cervelles exiguës s’adonnant en sociétés restreintes à la joie mauvaise du commérage, du ragot inédit, du Verbatim tordant à se moquer ensemble; un pareil empressement aux insinuations, aux malveillances de rumeurs infamantes, de photos compromettantes qu’on se fait passer avec indignation; et puis des racontars pour passer le temps, des persiflages, toute une excitation mutuelle à commenter des insignifiances, à se gausser, à donner son avis sur les affaires du monde, à publier ses toquades, à partager l’unanimité vertueuse, à penser la même chose exactement. »
Baudouin de Bodinat, Au fond de la couche gazeuse: 2011-2015, Editions Fario, 2015.

Illustrations: photographie i.kinja-img.com / Éditions Fario.

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Patrick Corneau