lecteursferli16On vient de mettre scientifiquement en évidence les vertus dynamisantes et bienfaisantes d’un très vieux « produit » au principe actif on ne peut plus simple et sain, sans effets secondaires ni indésirables – du moins lorsque les indications et la posologie sont respectées. Un composé d’encre, de papier, de mots, de lettres, de virgules, de points d’interrogation ou d’exclamation que l’on appelle communément… un LIVRE.
Deux études récentes, l’une italienne, menée par le Centre Cesmer de l’université de Rome-III, et l’autre américaine, émanant de l’université Emory, à Atlanta, en Géorgie, se sont intéressées aux effets scientifiquement mesurables qu’aurait l’acte de lire sur l’activité cérébrale humaine et ses conséquences comportementales.
Les résultats des chercheurs et sociologues romains – qui se sont intéressés aux « effets  » des livres papier et numériques sur un échantillon de 1 100 personnes – font le lien entre l’activité de l’encéphale et ses traductions émotives et cognitives. En l’occurrence, nos manières d’être et d’(inter) agir en société. Ils semblent montrer, chiffres à l’appui, que le groupe des lecteurs est «  plus optimiste, moins agressif et plus prédisposé à la positivité  » que son pendant de non-lecteurs. Par ailleurs, les « émotions positives » seraient « plus fréquentes  » chez les lecteurs.
Si aucune de ces études n’examine en détail la façon dont les effets de la lecture diffèrent selon le type de lecture (conte pour enfants, roman noir, roman de gare, etc.), néanmoins la recherche italienne casse le portrait et stéréotypé que l’on fait habituellement du lecteur : non pas un individu solitaire, asocial ou simplement replié sur lui-même, mais quelqu’un qui, grâce au livre, se montrerait plus ouvert, positif et en empathie que ses concitoyens non lecteurs.
C.Q.F.D.

Depuis les attentats de novembre le livre est apparu comme une valeur refuge, on lit davantage, « pour se changer les idées ». Les libraires parisiens observent une demande nouvelle des grands classiques ou de romans « joyeux ». Besoin d’évasion, d’une fin heureuse, comme pour exorciser par la lecture les traumatismes des évènements survenus. Une tendance lourde, déjà présente depuis Charlie Hebdo mais qui reprend une signification toute particulière aujourd’hui. Mon libraire m’a récemment confié: « Les gens viennent dans leur librairie de quartier car ils ont besoin de parler, ils n’achètent pas forcément, ils restent longtemps et ils discutent beaucoup. La librairie sert aussi à ça. »

Illustration: photographie de Tim Macpherson.

  1. Célestine says:

    je suis une lectrice invétérée. J’avais commis un jour un petit texte emphatique sur mon bonheur de lire, et qu’un ami blogueur avait cru bon de publier. Je le soumets à votre indulgence.Tout emphatique qu’il est, il dit bien mon bonheur de lire, et je suis heureuse d’apprendre que mon caractère positif viendrait peut-être de là…

    http://nuageneuf.over-blog.com/article-celestine-la-femme-qui-lit-117113035.html

    C’est pourquoi votre billet, ce matin, me met dans une joie profonde !
    J’ai bien fait de venir, tiens.
    Je me permettrai de reprendre l’article que vous citez dans un prochain billet, afin que de faire profiter mes lecteurs de cette manne positive.
    Bien à vous
    ¸¸.•*¨*• ☆

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Patrick Corneau