Il y a des regards sous lesquels on se sent mesuré. A leur démesure quelque chose en vous tâche de s’exhausser.
« Autrui n’est pas l’incarnation de Dieu, mais précisément, par son visage, la manifestation de la hauteur où Dieu se révèle. » Emmanuel Levinas
« On peut lire sur les visages, mais c’est déchiffrer une langue dont on ne connaît pas le premier mot. Quant à lire dans les pensées, c’est une tentation trop vaine pour être durable. Autant s’attarder sur la forme des nuages. » Gérard Macé, Pensées simples I, Gallimard.
Illustration: photographie de Frank Salmoiraghi (Camera Magazine, Janvier 1975, N°1).
Ce dimanche j’ai lu un bref roman de Pape François : « discours des 15 maladies » : la maladie 12. c’est : La maladie du visage lugubre.
Quand je vois l’inoxydable sourire de ravi de la crèche du Pape François, j’ai d’irrépressibles envies de « visages lugubres ». 😉
Sauf que le Pape François parle lui aussi du visage lévinassien, c’est-à-dire d’un visage qui nous rappelle à l’humanité toute entière, un visage qui transcende l’aspect purement physique de ses traits pour nous ouvrir à sa lumière.
Alors, je ne sais pas si l’on peut dire du Pape François qu’il a un sourire de ravi de la crèche, mais je suis persuadée que Lévinas, qui a partagé ses conditions de détention avec des prêtres catholiques, y aurait vu autre chose.
Question de regard, ou plus précisément de qualité du regard…
Histoire de ne pas se tromper de « ravi de la crèche » :
http://www.canalfrance.info/photo/art/grande/7143691-10951713.jpg
Ravi de la crèche ou pas, grâce à vous, j’ai appris qu’il y avait un personnage de la crèche nommé « Le Ravi » ou « Lou Ravi », et d’apprendre ainsi quelque chose, cela me ravit ! 😉
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Ravi
« Il n’apporte rien sauf sa joie, il ouvre son cœur, il nous montre le chemin du bonheur dans la simplicité. »
Ouvrons nos coeurs ! Amen. 🙂