« Comme Nietzsche, Guyau était musicien; comme Nietzsche, il choisit de s’exprimer souvent sous forme poétique. Fouillée écrit qu’il aima les voyages. Trait qui répond au nomadisme du philosophe artiste; mais on ne saurait confondre cette inclination avec le lâche désir de s’oublier dont on se prévaut férocement aujourd’hui, avec la religion de la ‘détente’, avec cette façon de plaquer un décor à deux dimensions sur l’émiettement insaisissable d’une réalité étrangère, il s’agit, dans un cas comme dans l’autre, de la poursuite vitale d’un état meilleur, d’un lieu où l’on respire plus librement et où les forces de la vie, et de l’esprit, s’accomplissent au plus haut.« 
Nietzsche à Nice
, Patrick Mauriès, Gallimard, 2012.

Le lâche désir de s’oublier dont on se prévaut férocement aujourd’hui, avec la religion de la « détente », avec cette façon de plaquer un décor à deux dimensions sur l’émiettement insaisissable d’une réalité étrangère.

Une dédaigneuse et très dandy condamnation du tourisme comme stupide parenthèse ensoleillée d’oubli et de la prédation photographique qui l’accompagne…

Illustration: photographie de Martin Parr.

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Patrick Corneau