« On doit toujours s’excuser de parler peinture » écrit Valéry. Mais il y a de grandes raisons de ne pas se taire. Ainsi cet « Entretien sur l’art » de l’entourage du peintre Pieter Codde (Amsterdam 1599-1678) nous amène-t-il à nous interroger sur ce qu’est devenu le « jugement de goût » aujourd’hui après la mort rituelle de l’objet d’art façon Duchamp et la vague nihiliste qui a suivi, dénonçant par l’humour, l’humeur, la pulsion et la dérision l’ordre général de la représentation. Peut-on concevoir que les personnages du tableau sont des libertins érudits ayant mélancoliquement retourné les tableaux et jeté (par terre) traités et canons, l’un s’appelle Jean Clair et il présente à son alter ego, l’académicien Gérard Régnier, un article* en forme d’autocritique qu’il vient de publier dans Causeur. Alors la porte est ouverte (au fond du décor) à tous les commentaires…
* »Critique de la déraison critique, L’avant-garde est infaillible et le critique est son prophète »
Illustration: tableau attribué à Pieter Codde, « Artiste et amateur d’art en conversation », Collection Frits Lugt, acquis en 1959/Gabriel von Max, « Singes en critiques d’art », 1889.

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Patrick Corneau