Hier soir avec le 20Heures de France 2 on est entré dans la Quatrième Dimension.
Temps forts:
INTRO. Ça commence sur un rythme disco endiablé de Whitney Houston chantant My Love is Your Love. Necro-biopic en 1 minute 30 : gloire, mariage, tabassages, divorce, cocaïne et puis le fond de la baignoire. Emotion et hommages des Grammy Awards – The Show goes on
GRECE : reportage en direct de l’envoyée spéciale à Athènes devant le parlement où ont lieu des affrontements très violents (on entend une forte détonation qui fait sursauter la journaliste) entre les policiers et les manifestants qui jettent « des pierres et… du MARBRE » (si, si, vous avez bien lu)
FROID : reportage dit « de proximité » sur une commune (nom imprononçable) perdue au fin fond de la Corse où Madame le maire court porter des baguettes de pain à ses administrés bloqués par la neige, elle craint (mollement) qu’ils ne « puissent aller TRAVAILLER que dans 2 ou 3 jours… »
POLITIQUE : invité sur le plateau du journal, François Bayrou, sourire contraint contrit, doit avaler le rappel de ses fades 12,5% (en baisse) avant de peiner à répondre aux questions-peaux-de-bananes (chaos grec, civilisations façon Guéant, signatures Marine Le Pen) d’un Delahousse limite hautain, voire méprisant. On voit par là que la politesse journalistique est indexée sur les sondages.
POLITIQUE bis : quelques images subliminales de Claude Guéant débarquant aux Antilles, remettant en place une mèche peu « civilisée » avant de s’engouffrer dans une berline (visite « sans incidents notables » précise-t-on)
SOCIÉTÉ : une « maman », plus toute jeune, développe avec un rien d’hystérie et force mimiques le conflit cornélien qui l’obséde: doit-elle ou ne doit-elle pas faire sauter une classe de maternelle à son moutard?
SPORT : long reportage inutile sur les supporters qui, bernique, ont été privés de leur match France-Irlande: déceptions, frustrations. Une supportrice pleure à chaudes larmes (il faisait -5°), des Bretons très énervés réclament le remboursement du train, hôtel, etc. D’autres images inutiles sur les joueurs – frais comme des gardons – qui « respectent la décision de l’arbitre mais s’étonnent que… »
Je n’invente rien. Tout cela se passait « dans le poste ». Les réflexions de Laurent Gerra à la fin du journal sur « humour et politique » semblaient bien ternes et convenues comparées à ce florilège qui tenait de Ionesco et des frères Cohen.
Une chose est sûre: Là-Haut, à la droite de Dieu (la place du mort), Pierre Desproges était aux anges…

And I think to myself
What a wonderful world 😀

Illustration: photographie France 2

  1. k.role says:

    merci de me rappeler pourquoi je ne regarde plus le journal télévisé, j’avais oublié à quel point j’ai raison !!! ça fait toujours du bien de se sentir soutenue dans sa solitude.

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Patrick Corneau