Texte d’une drôlerie irrésistible (pour ceux qui aiment l’humour finement décalé, je n’ai pas dit « déjanté »).
« Jeudi 4 novembre, minuit et quart. Après avoir, des années durant, dîné à onze heures du soir, nous étions passés à six ou sept heures, nous étant convertis au principe du high tea. Mais comme nous regardons le journal télévisé de huit heures, pour nous tenir un peu informés et voir la tête des gens, cela faisait, dans le travail, deux interruptions trop rapprochées, ou bien une seule trop longue. Nous avons donc, insensiblement, regroupé high tea et nouvelles de huit heures, de sorte que nous dînons à huit heures devant notre télévision, comme des caricatures de Français moyens. Par le biais d’excentricités successives et contradictoires, nous sommes arrivés au comble de la banalité et du conformisme. Mais bien entendu ça n’a rien à voir – n’importe quel bathmologue de première année en attestera. Dîner à huit heures devant la télévision, étant donné notre histoire, est le comble du comble de la liberté d’esprit (et d’autant plus que ça ne se voit pas). » Renaud Camus, Parti pris, Journal 2010.
Illustration: Getty image
N’est-ce pas cela le sens initial du mot révolution: un retour au point de départ !
Auquel cas ça sentira le roussi vers la fin, si on considère la domestication du feu comme un début.
Tout de suite ça donne envie.
Hola, Lorgnon, « ceux qui aime l’humour », ça ne vous choque pas un peu ?
OUI, extrêmement choquant, le lorgnon m’en est tombé…
Merci pour votre visite et votre vigilance. 😉