« En revanche, oui, avoir du style, c’est important, quand l’époque n’en a point, qu’elle ne nous sert guère que des formules prémâchées, qu’elle fait sous elle comme une gâteuse. Avoir du style, cela résulte d’avoir lu, beaucoup lu, en se demandant pourquoi c’est beau, et, ensuite (bis repetita placent), d’écrire comme on peut et non pas comme on veut. Cela seul confère de la distance, cela vous écarte du troupeau, cela remet le radotage ordinaire à sa place, qui est le néant; cela gifle le mauvais langage. Le mauvais langage, par l’effet de quelque lien secret ou de quelque châtiment immanent, ne peut qu’exprimer des imbécillités, des choses ennuyeuses et fatigantes, tandis que la phrase qui claque (ou caresse) à cause d’un mot inattendu, de quelque litote subtile, d’un raccourci audacieux ou d’une ampleur bien charpentée, est neuf fois sur dix intelligente, car elle surprend. » Le père Dutourd, Stock, 2011.
Chez François Taillandier tout est beau, intelligent et touchant. Voilà un homme plein de sprezzatura avec qui on aimerait deviser à une terrasse de café autour de minuit…
Illustration: photographie de F. Taillandier / D.R.
Et si la pensée était structurée comme le langage? Connaissez-vous Stephan Sweig, lui aussi écrivain intelligent et touchant?
Stefan Zweig?
Chez vous aussi cher Lorgnon, ce n’est pas mal … De la beauté, de l’élégance, de l’émotion …
Je viens de terminer « L’esprit de conversation ». Un enchantement. Merci.
🙂