hmorganlettrine2.1272706011.jpgDans un documentaire que Télérama, porte-parole de la résignation contemporaine enthousiasmée, a honteusement qualifié de « vain et raté », France 5 a proposé d’Alain Finkielkraut un portrait vivant, convaincant et finalement touchant. On sait que cet intellectuel est généreusement « boucémissairisé » par les maîtres chanteurs en série de la merdonité ambiante pour avoir l’impudence de se dire (à l’exemple du philosophe Leszek Kolakowski) être à la fois « conservateur-libéral-socialiste« , position providentiellement hérétique pour chacune de ces orientations… L’impudence, c’est-à-dire le courage de ne pas vouloir bêler dans et avec le troupeau. L’époque n’aime pas ceux qui la réveille. Il suffirait à ce vigilant-résistant de « sortir du cercle » pour devenir un authentique « Waldgänger« .
De l’évocation de cet « Imparfait du présent » j’ai choisi 5 scènes pour un mini-portrait ni pro, ni contra mais évidemment subjectif…

Le foot…

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S
cène de la haine ordinaire…

L’amitié des hommes…

Le professeur…

L’amitié des livres…

◊ La dernière des phrases lues par Alain Finkielkraut est de Joseph Joubert: « Ces insupportables parleurs qui vous entretiennent toujours de ce qu’ils savent et ne vous entretiennent jamais de ce qu’ils pensent. » (Carnets t.2, p.325, Gallimard, 1994)
◊ Pour couper court aux commentaires faciles, il n’y a pas de lien entre ce billet et le précédent. 😉

Illustrations: extraits de l’émission Empreintes « Alain Finkielkraut, l’imparfait du présent » de Ilana Cicurel, réalisation de Cathie Levy, France 5.

  1. Natacha S. says:

    Je n’ai pas la télévision. Je suis donc ravie quand on me sert comme ça des extraits d’émissions bien. Très sympa. Merci

  2. Anna F. says:

    J’ai regardé cette émission Empreintes avec beaucoup de curiosité car de Finkielkraut je ne connaissais pas grand chose, j’entendais souvent parler de lui, plutôt en mal et le personnage ne me semblait pas très sympathique. J’ai été très étonnée, surprise même, et très intéressée. La scène du match avec André Dussollier est extraordinaire. Sa réaction, son incrédulité face à l’insulte (au bord du canal St Louis ?) impressionnante. Et aussi ses explications quant aux raisons pour lesquelles il s’appelait F. dit Fink « pour éviter les moqueries de ce nom imprononçable » m’ont touchée. Et je retiens cette phrase extraordinaire, extraite de son petit carnet : « Tous ces gens qui parlent de ce qu’ils savent, mais jamais de ce qu’ils pensent ».

  3. Anna F. says:

    J’ajoute que vous avez fait une excellente sélection. Le match, l’insulte au bord du Canal, l’amitié et le petit carnet.

    Merci!  🙂

  4. TANTE LEONIE says:

    L’avis de Telérama sur FINK m’a terriblement choquée, et c’est la première fois que je rencontre un écho similaire ! Merci cher Lorgnon Mélancolique !
    Comment cet homme courageux reste debout sous l’avalanche de haine qu’il suscite ? Car il s’agit de haine contre sa personne, sa pensée.
    Du coup, je vais re-regarder les extraits que vous proposez et me réjouir de la résistance persistante de l’Homme Juste.
    Tante Léonie

    MERCI!!! 🙂

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Patrick Corneau