« L’humour et la simplicité sont plus essentiels et plus profonds que les livres de philosophie et sont capables de nous faire supporter l’existence dans un univers vide, sans Dieu, sans espoir avec juste la souffrance, la solitude et la mort. » Woody Allen (Anything Else, 2003)

hmorganlettrine2.1264428536.jpgCe pourrait être un excellent commentaire au dernier et magistral film des frères Joel et Ethan Coen. En ajoutant peut-être aux livres de philosophie, ceux de la religion. Cette dernière, en effet, est fort mise à mal dans cette fable décapante. Larry Gopnik, professeur de mathématiques dans un collège du Middle West, se veut, s’est toujours voulu « un homme sérieux »: honnête, droit, méritant. Toutes qualités qui ne l’empêchent pas de s’enfoncer inexorablement dans une mouise absolue, une calamité familiale en appelant une autre d’ordre conjugal ou professionnel… Désespéré, notre « héro » décide de s’en remettre à la sagesse de trois rabbins, finalement peu accommodants et, surtout, peu secourables face à la déréliction du pauvre scientifique. Le dernier des rabbins consultés est quasi inaccessible mais semblerait détenir LA solution. Quand finalement Larry accède au saint des saints, la visite se passe ainsi:

Il faut courir voir ce film burlesque, délicieux, déconcertant, autant dire pas « kasher » du tout, qui nous dit des choses profondes et incertaines sur la vie et dont on peut penser qu’elles sont dans le droit fil de la tradition juive, celle du grand Cholem Aleikhem: « Quelles que soient les mauvaises nouvelles, vous devez continuer de vivre, même si cela vous tue. »

Illustration: extrait de la bande annonce de A Serious Man, film de Ethan Coen et Joel Coen avec Michael Stuhlbarg, Richard Kind, et Adam Arkin.


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Patrick Corneau