Sur ce « marronnier » journalistique (mais n’oublions pas que le marron est enfermé dans une capsule/bogue à paroi épaisse couverte de vilains piquants…) le « premier de la classe » s’exprimait chez Frédéric Taddeï le jeudi 19 novembre 2009.
La citation du jour (donnée en partie par A. Finkielkraut): « Je n’ai jamais cru qu’aimer sa patrie empêchât d’aimer ses enfants, je n’aperçois point davantage que l’internationalisme de l’esprit ou de la classe soit irréconciliable avec le culte de la patrie. Ou plutôt je vois bien, en interrogeant mon propre cœur, que cette antinomie n’existe pas. C’est un pauvre cœur que celui auquel il est interdit de renfermer plus d’une tendresse. » Marc Bloch, L’Étrange défaite, 1940.
Illustration: extrait de l’émission « Ce soir (ou jamais!) » du 19 novembre 2009 – ©France3
Le « empêchât » est superbe.
deux chapeaux de gendarme sur un seul mot, bravo, M. Marc Bloch.
J’aime toujours les trouvailles parfois inénarrables d’un lorgnon bien chaussé et même mélancolique à souhait.
Ah! Il est rare, sur ce qu’il est convenu d’appeler la blogosphère, de lire le nom d’Alain Finkielkraut sans qu’à celui-ci soit accolé des insultes, noms d’oiseaux ou imprécations vengeresses. Certes, on n’est pas obligé de partager toutes les opinions et les emportements de celui que Rony Brauman qualifie, dans le quotidien Ouest-France, d’intellectuel « ronchon explosif », mais que cela fait du bien pour l’homme de gauche que je prétends encore être, d’entendre au milieu de la petitesse ambiente, sa parole inquiète, révoltée, à contre-courant!
@ Interzone : Les déclarations du philosophe qui court les médias, concernant Marie NDiaye, rejoignent malheureusement, au fond, celles d’Eric Raoult.
Mais peut-être que l’imprécateur culturel de profession « lorgne » la place de Frédéric Mitterrand (qui n’a pas eu le courage de prendre position en l’occurrence) ?
A titre de curiosité et pour ma simple petite gouverne de rongeur malicieux, puis-je avoir l’opinion du lorgnon sur les déclarations de Finkielkraut quant au double sens du « refus de l’autre » (plus, pour lui, refus de l’autre à la culture offerte que refus de soi envers l’étranger à sa propre culture) ?
Question bonus : si un autre que Finkielkraut avait osé tenir de pareils propos, combien de boucliers se seraient levés ?
A. Finkielkraut ne se laisse pas museler par la coterie de la « pensée dominante bien-pensante ». Il nous aide à respirer et à continuer à réfléchir… C’est un vigilant. G. Steiner a magnifiquement résumé la vocation de l’intellectuel juif en parlant « d’irritant moral et d’insomniaque parmi les hommes ». D’où les « levers de boucliers »… 😉