hmorganlettrine2.1236498442.jpgÉcrivain et journaliste, Niklas Frank rencontra l’écrivain et dramaturge Thomas Bernhard en 1981 dans sa maison d’Ohlsdorf, en Haute-Autriche. La revue Europe de mars 2009 reprend ces entretiens dans le numéro spécial qu’elle consacre à cet « incorrigible redresseur de torts ». J’ai retenu le premier et le dernier de ses « points de vue », il y est tout entier:

Un suicide à Salzbourg n’a rien d’original. Ça arrive une cinquantaine de fois par an. Je vois encorrittenberg_bernhard_thomas_600px.1236447148.jpge devant moi le corps du suicidé, ses os maigres transparaissent, perforant la chair. Depuis le Mönchsberg la chute est de soixante mètres. Si vous balancez en bas 70 kg de viande, à quoi voulez-vous vous attendre. On apercevait quelque part une touffe de cheveux.

Ici vous ne trouverez pas de livres. Je ne connais personne qui lise aussi peu que moi. Et je ne fréquente que des gens qui lisent peu. De toute façon les livres sont inquiétants, ils vous étranglent.

Traduit de l’allemand par Jean-Baptiste Para

Illustration: photographie de Joseph Gallus Rittenberg

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Patrick Corneau