Il n’est pas d’écrivain profond qui n’ait, un jour, dit quelque chose au sujet des mouches. Par exemple, Ludwig Wittgenstein qui écrit dans les Recherches philosophiques: « Que cherche-t-on à faire avec la philosophie? Apprendre à la mouche à s’échapper du flacon. » Ou Georg Christoph Lichtenberg dans Le miroir de l’âme: « La mouche qui veut échapper au piège ne peut être plus en sûreté que sur le piège même. »
Quelques écrivains ou poètes les ont approchées d’une manière non moins profonde. « Quelqu’un a-t-il déjà entendu les mouches tousser? » demandent les frères Grimm. Quant à Lautréamont: « Pour tuer des mouches, voici la manière, la plus expéditive, quoique ce ne soit pas la meilleure: on les écrase entre les deux premiers doigts de la main ». Pour Marcel Proust, elles composent de petites symphonies qui sont en quelque sorte la musique de chambre de l’été: « L’été se marque non moins par ses mouches et moustiques que par ses roses et ses nuits d’étoiles… » La palme revient à André Malraux: « Au regard des mouches, la seule partie vraiment sérieuse de l’humanité ce sont les femmes, qui, elles, ne se massacrent pas. »
Comme disait Boris Vian « Il y a deux façons d’enculer les mouches. Avec ou sans leur consentement. »
On a moins écrit sur les moustiques.
Illustration: « Gobe-mouche », photographie origine non connue
Avec ce genre de bestiole, on peut dire que vous faites mouche à tous les coups sans manquer le coche et la mouche du même nom !
😉
Mouche à mouche, et hop ! on revit.
807 d’un coup s’est vanté le petit tailleur, j’en ai tué 807
Les mouches se posent parfois sur les lèvres des femmes; alors, elles deviennent redoutables.
Pascal, il me semble aussi, dans les Pensées, à propos de leur pouvoir immense pour perturber l’esprit humain qui se concentre.
Il y a aussi la démonstration par l’absurde de Spinoza : la « mouche infinie ».
dernièrement le magazine littéraire a sorti un intéressant numéro sur le bestiaire littéraire…
oui…rien vu sur les moustiques
(c’est joli ça, la musique de chambre estivale…)
« Sa majesté des mouches », de William Golding, un vieux livre de poche dont je vois encore la couverture…
Et le film « La Mouche » de Cronenberg…
La mouche du coche, ce n’est pas un titre de roman (un peu faible) ?