Avez-vous remarqué combien dans le monde d’en bas, je veux dire ce bas-monde urbanisé, celui de la rue où nous allons tous pressés et les yeux baissés, nous sommes entourés d’immeubles, de barrières, de forteresses par lesquels rien ne passe, rien ne nous parvient, accablés que nous sommes de lignes verticales qui arrêtent notre regard sans le combler? Et ce, dans une discontinuité harassante. Comme si nous ne vivions que dans cette unique dimension, dans ce seul resserrement, haut-bas. Ne soupçonnant pas qu’il existe un autre monde, là-haut là-bas, où règne l’horizon, la bienfaisante horizontale où les formes s’épanchent. Il faut que la civilisation des loisirs nous amène un jour devant la mer et ses vastes échappées pour que le regard prenne la tangente et qu’enfin l’oppression de la verticalité disparaisse. Là rien ne se dresse, tout gît à terre, coule dans une pesanteur avide d’épouser la courbure de la terre. Un monde à hauteur d’oeil, à hauteur d’homme appelle le corps qui ne souhaite rien d’autre que de s’allonger.
Une ancienne respiration, comme un appel au renouveau, jaillit. Il convient alors d’ouvrir la paume des mains pour une prière oubliée.
Illustration: « Shores of Long Beach », photographie de Isaac Madera.
Cher Lorgnon trop mélancolique
Des savanes, des pampas, des prairies à n’en plus finir, des points de fuite, des lignes d’horizon, du large quoi!!!
Et arpenter les mondes, arpenter les langues, réciter les alphabets, chevaucher les bourrasques et quelquefois seulement des tue -mes- sens
Ne s’allonger que pour l’amour
« Ne te courbe que pour aimer. Si tu meurs, tu aimes encore. » René Char, Feuillets d’Hypnos. 🙂
C’est tout le problème de la vie parisienne pour qui aime les grands espaces, hormis les grandes perspectives (trocadéro, Concorde, Bastille, etc…, on devient vite claustro, surtout l’hiver en métro et même le Pont Neuf, peut paraître tout petit parfois.
Quelle vérité… tels des hérissons nous dressons nos piquants à l’agressive verticalité de l’urbain… quand enfin la ligne de mire s’étire à l’horizontale, le regard s’alanguit, le calme s’installe au creux des coeurs. Très belle image
J’ arrive de ce »côté de l’Amérique » et j’ai rencontré le « Cow Boy et la Comtesse, tous étaient à la Repulicae de Gilles en Françoise.
Je vous invite a regarder trois photos de plage prises en Californie, sur le blog « Looking Inside », samedi 3 Novembre.
Excusez. Correction, le 10 Novembre.
THANKS ! 🙂
Long Beach est près de chez moi. Mes photos sont de Corona de Mar plage.
Cet homme est âgé et il y a d’autres photos où on le voit clairement. Il avait un mal terrible pour se remettre d’ aplomb; il était épuisé.
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