Départ : Shanghai Container Port (Chine)
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Arrivée : Une boutique du Bom Retiro, quartier commerçant de São Paulo (Brésil)
On aura commencé à comprendre la Chine (enfin, un peu) lorsqu’on saura faire la différence entre le jeu de go (qu’elle a inventé) et les échecs. Contrairement à ce qu’on entend, le go n’est pas un équivalent japonais des échecs. Certes, c’est un jeu de plateau où deux adversaires s’affrontent en poussant des pièces noires et blanches. Pour le reste c’est aussi différent qu’une pomme d’une poire. Aux échecs, il faut tuer pour gagner; au go, il faut construire pour vivre… le but n’est pas de manger l’autre mais de construire un plus grand territoire et le faire prospérer. Ainsi la Chine ne cherche pas à « tuer » ses partenaires économiques (logique des échecs) mais à agrandir toujours et davantage ses marchés et ses zones d’influence partout où cela est possible, y compris chez ses adversaires mêmes… Pour vivre et pour gagner, il faut laisser vivre l’autre. Jeu subtil où celui qui est trop avide, trop pressé perd la partie.
La leçon de ce go économique: la vie, la mort ne sont que les conséquences d’une stratégie bien ou mal bâtie.
Illustrations: Shanghai Container Port, photographie de Cherlyn et « I love Jesus », photographie © Le Lorgnon mélancolique
Très fine analyse ludo-économique, que dire aussi du jeux de dame chinois ou l’on traverse le plateau pour aller de l’autre côté en se servant du voisin qui veut faire la même chose ?
édifiant.