« La vie est comme un escalier qu’on descend: si l’on y pense, on rate la marche. » (H. Bianciotti)
N’est-il pas significatif que le dernier texte écrit par Jean Grenier soit une méditation sur « L’escalier »* conçu comme métaphore du travail de l’écrivain ? L’écrivain continue d’user de l’escalier, il en a l’esprit. Il le remonte et le redescend, capricieux, inquiet, mélancolique et désenchanté: il a conscience qu’il a toujours oublié quelque chose, que les paliers n’existent pas, les départs ni les sommets.
*Paru dans la N.R.F. n°221, mai 1971.
Illustration: Photographie de Robert Skibiñski.
Marcel Duchamp aurait aimé cette photographie et il y aurait vu l’esprit d’une dame nue le descendant ou, pourquoi pas, le remontant! Est-ce que l’écrivain pense aux mouvements syncopés qu’il imprime dans l’espace lorsqu’il gravit les marches puis les prend dans l’autre sens au rythme de sa méditation?
Quelle sublime adéquation entre le texte et la photo… et le fond, est si réaliste.