Bêtise magistrale: il faut ne rien comprendre pour oser tout expliquer.
Bêtise écolière: les gens qui ont besoin d’explications sont justement ceux qui ne les comprennent pas.
A rapprocher de Kita Minoru (École de Nô): « L’important, ce n’est pas de comprendre ou de ne pas comprendre, mais c’est la manière dont on ne comprend pas. »
Enfin, selon Benjamin Constant: « Tout comprendre, c’est tout pardonner. »
– Erreur. Il est des choses qu’on n’excuse plus à dater du jour où on les comprend. Pensons à cette exclamation de Péguy à qui l’on disait un jour: « Souvenez-vous de la recommandation du Christ lui-même: ‘Ne jugez point’ », et qui avait répondu: « Mais je ne juge pas: je condamne. »
Enfin l’avis de deux experts:
« Il est vraiment pénible pour un auteur de penser que, quelque bêtise qu’il fasse débiter à ses bouffons, les gens graves en diront toujours de plus fortes. » G. Flaubert
« Nos plus grandes bêtises peuvent être très sages. » L. Wittgenstein
Illustration: photographie France Culture.
« Bêtise » : un mot étonnant puisqu’il rend à l’homme sa proximité avec la bête, dont chacun sait qu’elle n’est jamais… bête, comme la machine, puisqu’incapable de réfléchir, de conceptualiser, de construire des abstractions efficaces, elle est donc, incapable de se tromper. Certes, la bêtise n’est pas l’erreur, mais encore faut-il être incapable de (se) corriger, sans conscience et connaissance de son erreur (bêtise) pour en produire. Le célèbre texte de Pascal qui explique que les abeilles font aussi bien leur ruche aujourd’hui qu’il y a mille ans, tandis que l’homme est fait pour l' »infinité » est clair sur ce point. La propension à l’infini, c’est aussi la propension à bêtifier longtemps et beaucoup, et je dirais bien, avec quelque malice, que qui veut faire l’angelot, fait le bêta…
Je retiens cette mini-maxime de Pascalou: « Qui veut faire l’angelot, fait le bêta… »