Rentrée DSK/TF1: communication et mise en image

Se tenir droit, buste légèrement penché en avant (implication dans la parole). Au début de l’entretien: les deux mains posées sur la table, l’une sur l’autre (attitude contrite, modeste). A la fin de l’entretien: paumes bien à plat sur la table, bras écartés symétriquement (assurance, stabilité).  Avant de parler faire un léger mouvement de dos vers l’arrière et repositionner le corps vers l’avant. Lorsqu’une question est posée, regarder fixement l’interlocuteur et garder un visage placide (inexpressif). Pendant les explications: expression sérieuse (avec nuance de tristesse ou de dégoût), joindre le geste à la parole en brandissant devant la caméra le rapport du procureur, répéter ce geste plusieurs fois. Lorsqu’une déclaration est impliquante (aveu, confidence, etc.) marquer un silence et regarder en bas à droite pendant 5 secondes (sincérité). Visage plus ouvert et animé sur la fin de l’entretien, esquisser un sourire (pardon, rédemption, empathie).

Les techniques de la réalisation: faire défiler en fond de plateau des images positives de l’interviewé (sa femme et lui souriants, sa femme et leur fille), faire passer un bandeau thématique « L’avenir » plusieurs fois de suite pour orienter l’interview dans le sens d’une réhabilitation ouvrant vers une reconstruction, un retour aux responsabilités, etc.

Illustration: Photographie TF1

  1. lignesbleues says:

    excellente analyse du langage corporel, mais les excellents comédiens savent eux oublier la mise en scène. Moins de coaching, plus d’improvisation auraient sans doute donné de meilleurs résultats.

    1. Les coachs en ‘Com’ recommandent d’utiliser tous les “trucs” trois fois, mais jamais plus, sinon le « truc » devient ostensible, les « ficelles » apparaissent, l’effet est contre-productif. Oui, il y avait trop de théâtralité dans la séquence DSK, le public l’a ressenti (« c’est du cinéma! »).

  2. Cédric says:

    Bis Excellent !

    J’ajoute immodestement :  » Choisir une journaliste amie de sa femme, ça aide. S’en sortir pas trop mal pour une première prise de parole. Laisser passer quelques mois. Le peuple oubliera les plus sales comportements. Passer au fil du temps, du coupable à l’innocent, voire à la victime. Jouer jusqu’au bout son rôle d’acteur du théâtre des pulsions et ambitions humaines. Puis mourir. « 

  3. racbouni says:

    Ahh le sale vieux système politique français… Il est vermoulu à ce point que désormais il est strictement impossible pour un élu d’être un acteur honnête.

    Le spectre politique français n’offre que de la médiocrité du NPA au FN, une armada de clowns malsains, de rentiers inconscients,de kleptomanes méprisants qui piochent au grand jour dans les caisses avec un délice obscène, d’obsédés du pouvoir au sens psychiatrique, de mégalomanes boursouflés c’est achevant d’écœurement.

    Tout le système est construit de telle sorte que se prolongent les dynasties de pouvoir, les magouilles de financement, que ce concept aberrant de « carrière politique » (la politique n’est pas une carrière bon sang !) s’impose sur des décennies, qu’une minorité au pouvoir se surgave et s’en foute jusqu’aux oreilles de fric, bouffe, cul, qu’il n’y ait plus aucune trace de vergogne, et surtout le système est construit de telle sorte que les élus doivent mentir sans compter (systématiquement obligés au mensonge) dépenser sans la moindre considération budgétaire et qu’on se retrouve, après trois-quatre décennies de ce régime de déficit national, dans la situation merveilleuse où nous sommes à présent.

    Il faudrait trouver un moyen de rendre impossible le cumul des mandats, la carrière politique sur des décennies, le creusement des déficits (c’est le contribuable qui régale, les enfants !), la réduction du politique à de stériles querelles d’égo, le détournement public aux profits de minorités agissantes, obtenir une vraie indépendance juridique..

    Enfin ne pas oublier la source du concept démocratique grec, souligner la nécessité de l’alternance « gouvernés-gouvernants » !!

    Bouark ! Je ne voterai plus jamais : sandwich à l’étron ou poire à lavement ? Même si vous n’aimez pas, il faut choisir, et votre abstention fera office de « je ne dis rien donc j’adore ça »

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Patrick Corneau