3283451056551fs.1294487540.jpg hmorganlettrine2.1294487970.jpgUn grand moment de radio intelligente: l’invitation faite par Alain Finkielkraut à Fabrice Luchini de venir converser autour de La Fontaine pour faire suite à un déjeuner où le fabuliste avait été évoqué.

Il se pourrait que le « regard éloigné » de ce grand écrivain que l’on cantonne bêtement à la classe enfantine ait quelques vues perçantes et intempestives sur les travers de notre époque.

La scène
L’épilogue

Les Femmes et le secret

Illustrations: Photographie Acte Sud / extraits sonores de l’émission Répliques (France Culture) du 8 janvier 2011 / « Les femmes et le secret » dit par Fabrice Luchini, ©Tôt ou Tard, 2006.

  1. jdoggett says:

    Tant qu’il s’agit d’évoquer la splendeur d’écriture de La Fontaine, les deux compères sont dignes d’intérêt, mais quand ça dérape dans l’idéologique, ça devient pitoyable.
    L’émission démarre pourtant fort, avec « L’Homme et la Couleuvre », puis l’évocation des « Obsèques de la Lionne » et des « Animaux malades de la peste ». Et Finkielkraut de plaindre « le faible », le baudet sur qui tout retombe ! On croit assister à un réveil intellectuel et moral, lorsque (« mais attendons la fin ») la suite vient nous rassurer :

    « Je pense que les fables de La Fontaine restent pertinentes, mais à condition de ne pas se tromper de roi, de savoir que ce n’est plus le pouvoir politique qui anime « l’esprit aux mille corps » (…) « les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », mais qui est la cour ? « Haro sur le baudet », cela continue aujourd’hui, mais le baudet n’est pas toujours celui qu’on pense. »

    Evidemment, la méchante cour, aujourd’hui, c’est Médiapart, Stéphane Guillon et toute la racaille sarkophobe de ce pays. Mais peut-on sans rire comparer les vastes scandales sarkozystes à la « peccadille » de l’âne ?

    Tordre La Fontaine pour le plier à sa propre idéologie ne serait qu’un exercice risible si les véritables victimes du système actuel (certes plus économique que politique, mais être complice, ce n’est pas exactement être victime) ne se trouvaient à ce point niées et méprisées (comme toujours dans le discours de ce monsieur).

  2. gmc says:

    prenons du recul, la majeure partie de l’oeuvre de la fontaine – tout au moins celle connue du grand public – consiste en versifications de fables et contes persans datant d’au moins 500 av jc; de plus, a priori, la fontaine ne parlait pas le persan, on ne peut donc lui attribuer le mérite de la traduction, juste la mise en vers ^^

  3. jdoggett says:

    Le génie de La Fontaine n’est pas dans les récits (effectivements repris chez d’autres auteurs, il ne s’en cache pas lui-même) mais dans le génie musical de sa langue. Je souhaite à n’importe qui d’être capable de « traduire » comme La Fontaine !

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Patrick Corneau