hmorganlettrine4.1269681525.jpgJour 83 de ma captivité. Mes ravisseurs continuent à me narguer avec de bizarres petits objets qu’ils agitent devant mes moustaches.

Ils déjeunent généreusement de viande fraîche, tandis que les autres détenus et moi sommes nourris de pâtés ou avec une sorte de croquettes sèches. Bien que je méprise ces rations, je dois manger quelque chose afin de garder mes forces.

La seule chose qui me maintienne en vie, c’est mon rêve d’évasion. Pour les dégoûter, j’ai à nouveau vomi sur le tapis.

Aujourd’hui, j’ai décapité une souris et abandonné son corps, sectionné, à leurs pieds. J’avais espéré que cela les intimiderait, car cela démontre clairement ce dont je suis capable. Toutefois, les patrons ont simplement fait des commentaires condescendants à propos du « bon petit chasseur » que je suis. Enfoirés!

Il y avait une sorte de réunion avec leurs acolytes, ce soir. J’ai été mis à l’isolement pendant la durée de l’événement. chat7.1256110743.JPGToutefois, je pouvais entendre les bruits et l’odeur de la nourriture. J’ai entendu que ma mise à l’écart était due à la puissance des « allergies ». Il faut que j’apprenne ce que cela signifie et comment l’utiliser à mon avantage.

Aujourd’hui, j’ai presque réussi une tentative d’assassinat de la patronne en effleurant ses mollets, comme elle marchait. Je dois essayer cela de nouveau demain – mais dans le haut de l’escalier.

Je suis convaincu que les autres prisonniers sont ici des simulateurs ou des mouchards. Au chien est accordé des privilèges spéciaux. On l’autorise à sortir régulièrement – après quoi bizarrement, il semble plus disposé que jamais à rentrer. Apparemment, c’est un demeuré.

L’oiseau semble être un informateur. J’observe qu’il communique régulièrement avec mes gardiens. Je suis certain qu’il leur rapporte mes moindres gestes. Mes ravisseurs ont organisé pour lui ma surveillance dans une cellule surélevée, où il est en sécurité. Enfin, pour le moment…

[D’après un texte en anglais qui circule sur Internet et premier d’une série qui s’en inspire car comme dit Brecht: « Chaque chose appartient à qui la rend meilleure. »]

Illustration: photographie de Masahiro Makino

  1. Ce texte m’a donné un franc sourire, merci beaucoup.
    Je suis preneur s’il y a une suite.

    Merci à vous. Oui, la suite sous peu, un épisode hebdomadaire des tribulations d’un chat en mal de liberté… 😉

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Patrick Corneau