hmorganlettrine2.1258977883.jpgSur ce thème sempiternel de la violence du et dans le sport, Stéphane Audeguy propose à l’entrée « Sport » de son Petit éloge de la douceur* quelques remarques pertinentes :
« Il est tout à fait étrange de déclamer contre la violence du sport (je parle ici aussi bien de la pratique du sport que de son spectacle). Le sport est un fait social total, et comme tel il engage des phénomènes physiques, psychologiques, économiques variés, dans lesquels toutes sortes d’énergies circulent. Réduire ces questions à celle de la violence est notoirement insuffisant. Pourquoi ne pas considérer les stades comme des lieux où l’on dépense son énergie, où l’on satisfait son désir de violence dans des rituels somme toute assez peu coûteux, socialement parlant: les footballeurs après tout frappent plus souvent le ballon que leurs camarades de jeu; et si l’on rapporte les violences commises dans les stades en Europe, chaque fin de semaine, au nombre des matchs joués, je suis certain que les boîtes de nuit, par exemple, sont beaucoup plus létales. »

En bonus, suite de l’argumentation du « premier de la classe » sur l’opportunité d’introduire un peu de douceur et d’équité dans les stades en réhaussant les pouvoirs de l’arbitre grâce à la vidéo (car, comme disait G. Gould, la technologie EST charitable):

*Folio 2€, Gallimard, 2007.

Illustration: extrait de l’émission « Ce soir (ou jamais!) » du 19 novembre 2009 – ©France3

Tags
  1. Rodrigue says:

    Les arbitres ne sont plus ceux des élégances… Tout cela sent furieusement les gladiateurs de l’époque romaine. Les esclaves avaient alors droit à deux seules choses: du pain et des jeux. Va-t-on y revenir?

Répondre à RodrigueAnnuler la réponse.

Patrick Corneau