hmorganlettrine2.1253619367.jpgTourné entre Paris et Bruges, ce court-métrage* de 9 minutes propose de faire un bond en avant dans l’univers des nouvelles technologies, en nous plongeant dans la vie d’un jeune couple à l’heure du livre numérique…

Réalisée à l’initiative du Groupe Editis, cette fiction a pour objectif premier de lancer une réflexion sur les innovations « probables » aujourd’hui (avec le Kindle par exemple) ou demain.

Editis ne peut affirmer qu’elles seront « possibles » ou qu’il n’y en aura pas d’autres, mais ouvre le débat. Avec ce film, si Editis démontre sa volonté de porter un regard attentif sur les évolutions en cours, le propos est aussi de préparer les esprits à des mutations cognitives profondes.


A vous de juger et d’évaluer ce que nous gagnerons et… ce que nous perdrons! [S’il y a parmi vous des sceptiques qui grognonnent encore face aux toujours nouvelles technologies, qu’ils regardent la conférence du professeur Michel Serres sur la révolution culturelle et cognitive en cours…]

Ajout du 15 octobre, le point de vue d’Umberto Eco: « L’e-book, sur lequel le feuilletage est possible, a beau se présenter comme une nouveauté, il cherche à imiter le livre. Dans une certaine mesure seulement, puisque, sur un point au moins, il ne peut l’égaler: le livre de papier est autonome, alors que l’e-book est un outil dépendant, ne serait-ce que de l’électricité. Robinson Crusoé sur son île aurait eu de quoi lire pendant trente ans avec une bible de Gutenberg. Si elle avait été numérisée dans un e-book, il en aurait profité pendant les trois heures d’autonomie de sa batterie. Vous pouvez jeter un livre du cinquième étage, vous le retrouverez plus ou moins complet en bas. Si vous jetez un e-book, il sera à coup sûr détruit. Nous pouvons encore aujourd’hui lire des livres vieux de cinq cents ans. En revanche, nous n’avons aucune preuve scientifique que le livre électronique puisse durer au-delà de trois ou quatre ans. En tout cas, il est raisonnable de douter, compte tenu de la nature de ses matériaux, qu’il conserve la même intensité magnétique pendant cinq cents ans. Le livre, c’est une invention aussi indépassable que la roue, le marteau ou la cuiller. »

*Présenté au Festival du film d’entreprise du Creusot, ce film a reçu un Laurier de bronze.

Illustration: vidéo ©Groupe Editis

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  1. Didier da says:

    En tout cas ce qui n’est vraiment pas possible, c’est d’appeler un roman « Poudre d’incandescence ». C’est d’un tarte !
    J’aime beaucoup aussi le libraire qui dit : « C’est une romancière anglaise, vous allez adorer. » Ça c’est de l’argument. ^^

    Oui, c’est du virtuel qui transpire une extraordinaire superficialité, toute la rhétorique de vente du « produit éditorial » avec un libraire faussement enjoué qui aurait fait fuir le vieux José Corti avec sa blouse et ses merveilleux livres non-coupés qui sentent la colle et l’encre... 😉

  2. anne says:

    mmmouais…tout y est trop lissé et trop virtuel justement. On voudrait même nous faire croire que l’écrivain pond son livre comme un oeuf avec les nouvelles technologies. Quand on sait déjà que l’écriture au clavier et sur papier n’est pas du tout la même, jusque dans l’inspiration et le style….
    Quant au guide de voyage…ça condamne définitivement toute errance le nez au vent…à réserver aux amateurs de voyage organisé

    oui je suis grognonne , j’ai beau essayer de lire sur un écran, je déteste ça, je veux sentir le papier sur la pulpe de mes doigts quand je tourne la page, que je tourne à ma façon, à ma vitesse selon ce que je ressens de ma lecture, la laisser même toute droite à mi chemin, en la tripotant. C’est un argument ringard, je sais, mais je le suis, ringarde et j’assume très bien.

    pour autant , on peut imaginer pourquoi pas un téléchargement payant chez son libraire si l’on veut absolument lire sur son fichu ordi et ne pas s’encombrer du poids du livre. Il n’empêche…pour moi la lecture en est différente. L’essentiel étant donc pour moi que le livre papier ne disparaisse pas, qu’il y en ait toujours quelques exemplaires de tiré, au moins pour moi.

    Alors pourquoi pas le livre numérique en marge du livre traditionnel, sans l’envoyer aux oubliettes ?

    et on mettra quoi dans nos bibliothèques ? vivre sans tous ces personnages et ces auteurs dans mon bureau ou dans mon salon serait déprimant.

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Patrick Corneau